La Bonne Ame du Se-Tchouan

Ils nous convient à « passer une soirée sous le signe de l’imaginaire et du plaisir des sens », appellent de leurs vœux « un théâtre de l’étonnement, de l’émotion, de la tendresse et de l’humour », « une fête du cœur et de l’esprit où parents et enfants peuvent se retrouver ensemble pour une soirée de détente en famille ». L’engagement est enthousiaste. Fidèle aux ambitions artistiques qui sont les siennes depuis sa création, en 1980, la troupe belge des Baladins du Miroir propose une version festive et populaire de La Bonne Ame du Se-Tchouan. Une version qui privilégie un rapport direct avec le public, en créant des parallèles entre la période d’écriture de la pièce (de 1938 à 1940) et le marasme économique dans lequel est plongée l’Europe d’aujourd’hui.

Une relation civique et artistique

Car dans la pièce de Brecht, il est question du pouvoir despotique de l’argent, de la violence du système économique ultralibéral, de l’oppression du plus grand nombre par une élite de privilégiés… « Il s’agira cette fois encore, déclarent les artistes belges, de creuser l’endroit du dialogue entre spectateurs et artisans de la fable. Inventer cette relation civique et artistique qui dessinera la théâtralité, ici et maintenant, sous notre chapiteau. Se servir de la conception sociale du fabulateur pour questionner le public : quelle est la place laissée à l’intime dans un monde réglé par le profit ? » Tout cela dans la tradition du théâtre forain, pour un moment de théâtre qui se veut accessible au plus grand nombre.

Manuel Piolat Soleymat