A NOUsGARO
Un hommage jazz et osé à Claude Nougaro [...]
Depuis sa découverte en 2003 avec un premier album enregistré en duo avec le pianiste Denis Cuniot, ce magnifique clarinettiste parisien trentenaire ne cesse de surprendre par sa capacité à réinterroger l’héritage musical klezmer en l’emmenant toujours plus loin, comme dans son dialogue avec le guimbardiste chinois Wang Li. Invité de “Jazz au Fil de l’Oise“ où il est en résidence, il replonge aujourd’hui aux sources européennes d’une musique qui s’est souvent écrite, depuis la Shoah, sur le sol nord-américain. Ce nouveau programme intitulé « Back to the klezmer » réunit en quartette Dario Ivkovic (accordéon), Benoît Giffard (tuba, trombone) et Maxime Zampieri (tapan).
Quel est le projet de cette création : « Back to the klezmer » ?
Yom : « Back to the klezmer » signe mon retour vers la musique klezmer traditionnelle, que j’ai momentanément délaissée pour des projets incluant mes compositions dans des contextes plus rock, jazz, intimistes, exploratoires… J’ai voulu avec ce projet imaginer ce qu’aurait pu devenir la musique klezmer si elle avait pu rester sur son territoire d’origine, l’Europe centrale et orientale, dans la seconde moitié du XXème siècle, d’où la présence du tapan (percussion traditionnelle bulgare), du tuba et de l’accordéon (joué ici par un virtuose serbe), et l’arrangement inclut des thèmes klezmer ancestraux et des modes de jeux actuels roumains, balkaniques, turcs… Un klezmer européen pourrait-on dire.
« Un répertoire quasiment infini au sein duquel je tente comme je peux de trouver ma modeste place. »
Quelle est la part de quête personnelle dans un projet comme « Back to the klezmer »?
Yom : La musique klezmer est depuis plus de quinze ans mon terrain de jeu et elle est évidemment liée directement à des territoires sur lesquels ont vécu certains de mes ancêtres. Il y a donc une part de mémoire, d’Histoire, de reconstruction d’un mythe familial personnel. Mais il y a aussi un travail purement musical de virtuosité, de réappropriation de modes de jeux ancestraux, de confrontation avec d’autres cultures musicales ayant existé sur les mêmes territoires. Et cette musique, même sous sa forme la plus simple et la plus authentique, continue de me faire vibrer avec toujours autant d’intensité. Contrairement aux projets dont je suis le compositeur, je me sens ici au service d’une culture et d’une Histoire qui m’obligent à apprendre toujours davantage, d’un répertoire quasiment infini au sein duquel je tente comme je peux de trouver ma modeste place.
Propos recueillis par Jean-Luc Caradec
à 20h30. Tél. 01 34 48 45 03.
Jazz au fil de l’Oise reçoit aussi, entre autres : Dave Douglas et Joe Lovano en quintet (le 13 à Pontoise), Shani Diluka en solo (le 14 à Méry), Daniel Mille dans Piazzolla (le 15 à Auvers), Dhafer Youssef à Ermont (le 22), Greogory Privat (le 30 à Eragny)
Un hommage jazz et osé à Claude Nougaro [...]