La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Critique

Juliette et les années 70 de Flore Lefebvre des Noëttes

Juliette et les années 70 de Flore Lefebvre des Noëttes - Critique sortie Théâtre Paris Théâtre du Rond-Point
Laurent Schneegans. Flore Lefebvre des Noëttes dans Juliette et les années 70.

texte et conception Flore Lefebvre des Noëttes

Publié le 22 avril 2019 - N° 276

Après avoir livré ses souvenirs d’enfance dans La Mate*, Flore Lefebvre des Noëttes poursuit sa trilogie familiale en ouvrant les pages de son adolescence. C’est Juliette et les années 70 : un monologue à la croisée de la joyeuseté et de l’exigence.

L’éclat du théâtre n’est peut-être jamais aussi frappant que lorsqu’il naît, dans sa plus simple expression, de la seule présence sur scène d’un ou d’une interprète. Un corps. Une voix. L’art de dire, de faire s’élever et s’incarner un texte, au-delà même de la forme et du sujet qu’il met en lumière. La faculté d’établir un lien profond, particulier, avec celles et ceux venus découvrir un monde à naître : espace au sein duquel peuvent voyager notre esprit, notre imagination. C’est la démonstration que fait – sans jamais pour cela se révéler démonstrative – Flore Lefebvre des Noëttes dans Juliette et les années 70, deuxième volet d’une trilogie autobiographique dans lequel la comédienne nous confie, les yeux dans les yeux, à travers un habile rapport d’intimité, les souvenirs de ses années d’adolescence. Le collège. Les premières amours et les premières manifs. Les plages de Loire-Atlantique. La remise en question de l’autorité parentale. La découverte du théâtre, de ses grands textes et de ses grands auteurs : dans le cours de Daniel Mesguich, puis auprès de Pierre Debauche, au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris.

Des bancs du collège à l’appel du théâtre

Juliette et les années 70 est loin des banales galeries de personnages qui fleurissent à longueur de seuls-en-scène, sur les plateaux des cafés-théâtres. Car dès les premiers mots qu’elle prononce, Flore Lefebvre des Noëttes impose un ton, une singularité, une exigence. Pourtant, il n’est pas ici question d’austérité ou de maniérisme. La comédienne investit pleinement les débordements et la drôlerie des situations dont elle rend compte, donnant parfois même l’impression de frôler une forme de folie. A l’inverse, à l’occasion de scènes plus économes, plus sobres, plus intériorisées, elle laisse percer des instants d’émotion tout à fait inattendus. Tout cela est d’une grande aisance et d’une grande acuité. Tour à tour cocasse et sensible, Flore Lefebvre des Noëttes fait de sa vie la matière d’un spectacle éclatant de nuances et de contrastes. Un spectacle qui, en à peine plus d’une heure, nous invite à vagabonder dans l’existence d’une artiste exaltant les voies de l’audace, de la liberté et de l’inspiration.

Manuel Piolat Soleymat

* Spectacle présenté au Théâtre du Rond-Point, pour trois représentations, les dimanches 19 mai, 26 mai et 2 juin à 15h30.

A propos de l'événement

Juliette et les années 70 de Flore Lefebvre des Noëttes
du jeudi 9 mai 2019 au samedi 8 juin 2019
Théâtre du Rond-Point
2 bis avenue Franklin D. Roosevelt, 75008 Paris

Salle Roland-Topor. à 20h30, les dimanches à 15h30. Relâche les lundis et le 30 mai. Les dimanches 19 mai, 26 mai et 2 juin à 17h. Durée de la représentation : 1h05. Spectacle vu le 18 juillet 2017 au Théâtre des Halles, à Avignon. Tél. : 01 44 95 98 21. www.theatredurondpoint.fr.

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