Jonathan Fournel à Radio France

Dans le solaire Concerto italien, Bach condense sur un seul instrument l’opposition entre soliste et tutti dont les concertos de Vivaldi constituent le modèle à l’époque. Les pianistes se sont depuis longtemps emparés des jeux entre les registres conçus d’abord pour le clavecin. Les trois Intermezzi op. 117 de Brahms contrastent par une intériorité mélancolique qui résume la quintessence de la dernière manière du compositeur. Si les Variations sur un thème populaire polonais de Szymanowski portent l’empreinte stylistique de son compatriote Chopin, le génie de l’autre légende du piano romantique, Liszt, est porté à son acmé dans la vaste Sonate en si mineur, sommet du répertoire aussi redoutable de virtuosité que foisonnant d’une expressivité théâtrale parfois comprise comme une Faust-Symphonie pour clavier.

Gilles Charlassier