Le feu, la fumée, le soufre d’après Christophe Marlowe, adaptation Jean-Michel Rabeux et Bruno Geslin
Avec la complicité de Jean-Michel Rabeux, [...]
Lauréate de l’appel à candidatures du Groupe des 20 Théâtres en Île-de-France, la nouvelle création de l’auteure et metteuse en scène Tamara Al Saadi regarde la portée de l’héritage colonial sur les générations actuelles par le biais des violences subies par les corps féminins.
« Au départ, il y a eu mon intérêt pour la question des frontières dans les conflits contemporains, objet de recherches approfondies que j’ai menées au sein du master « Arts politiques » conduit par Bruno Latour à Science Po Paris. La frontière est une fiction politique. Le sujet des corps comme espaces, comme territoires géopolitiques, traverse « Istiqlal ». De cette imbrication totale entre les corps et les terres, le corps féminin, sacralisé, témoigne au plus haut point. Toute expansion impérialiste de soumission d’une terre, de conquête militaire, ne va-t-elle pas de pair avec la soumission des corps féminins ? Du viol à la mission civilisatrice, la femme est au cœur des politiques d’assujettissement. J’ai conduit de nombreux entretiens auprès des femmes irakiennes de ma famille et de celles membres du réseau associatif. Leurs histoires, celles des violences qu’elles ont subies, échappées de l’immense forteresse de leur pudeur, nourrissent le propos.
Une histoire d’amour métaphorique
Les générations d’ancêtres de l’héroïne, Leïla, traversées par l’impérialisme ravageur, la violence colonisatrice, fantômes de figures féminines du passé qu’elle n’a jamais connues viennent agir, malgré elle, dans son histoire d’amour. Le poids de cet héritage, souvent peu saisissable au quotidien, est au cœur du couple mixte franco-irakien qu’elle forme avec Julien. Leur relation amoureuse fonctionne comme une métaphore, à l’époque contemporaine, des rapports de force et d’oppression liant Orient et Occident. A l’orée de la question du féminin et de l’intime, à travers la transmission des blessures des mères, des femmes, des sœurs, des filles, l’enjeu est de rendre visible ce qui résonne encore aujourd’hui dans l’imaginaire et dans les chairs. Le médium photographique tient une place névralgique dans le traitement du récit. Une dialectique s’opère entre la place des mots, des langues, des images. Et des corps avec la collaboration de la danseuse et chorégraphe Sonia Al Khadir. »
Propos recueillis par Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
Les mercredi 10 et 17, le vendredi 12 et 19, le mardi 16, à 20h, les samedis 13 et 20 à 18h, le jeudi 18 à 19h, le dimanches 14 à 16h, le dimanche 21 à 17h. Durée estimée : 1h45. Tous publics à partir de 15 ans. Tél : 01 53 35 50 00.
En tournée :
Novembre 2021 : le 23 au Vivat, Armentières
Décembre 2021 : le 7 au théâtre de Rungis, le 9 au Théâtre Jacques Carat (Cachan), le 14 au théâtre de Chevilly-Larue
Janvier 2022 : le 14 au théâtre de Châtillon, le 18 et le 19 à l’Espace 1789 de Saint-Ouen
Février 2022 : le 5 aux Passerelles (Pontault-Combault), le 8 aux Bords-de-Seine (Juvisy-sur-Orge), le 11 au Théâtre de Goussainville, le 15 à la salle Jacques Brel (Pantin), le 25 à Châteauvallon-Liberté
Avril 2022 : le 15 au théâtre de Corbeil-Essonnes, le 21 et le 22 au théâtre des Bergeries (Noisy-le-Sec)
Mai 2022 : du 3 au 5 à la MC2 (Grenoble)
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