Voix Nouvelles
Finale en public de la quatrième édition du [...]
La formation orchestrale de Laurence Equilbey met à l’honneur la compositrice Louise Farrenc (1804-1875).
C’est à une figure très importante de la musique française au XIXe siècle que s’intéresse Laurence Equilbey lors de cette série de concerts présentés à la Seine musicale sous le titre « Ilot H/F ». Née Jeanne-Louise Dumont le 31 mai 1804 à Paris, dans une famille de plasticiens (son père était sculpteur et sa mère peintre), elle fut l’élève de Muzio Clementi et Antonin Reicha, avant d’épouser, à l’âge de 17 ans, le flûtiste et compositeur marseillais Aristide Farrenc (1794-1865). Aujourd’hui généralement oubliée, elle connut pourtant de son vivant une belle notoriété européenne. Berlioz et Schumann saluèrent son immense talent, dans les domaines du piano comme de la composition. Et une reconnaissance de ses pairs lui ouvrit les portes – dussent-elles être forcées ! – du conservatoire, où elle enseigna le piano de 1842 à 1872. Féministe convaincue, Louise Farrenc batailla dans cette vénérable institution pour l’application de l’égalité de salaires entre les hommes et les femmes, mais aussi auprès de la très misogyne Académie Française pour qu’elle fasse entrer dans le dictionnaire le mot « compositrice ». Sous le titre Louise Farrenc, compositrice du XIXe siècle (L’ Harmattan), Catherine Legras lui a consacré une biographie remarquable. L’œuvre de Louise Farrenc est assez largement dominée par la musique de chambre et pour piano mais comprend aussi trois symphonies, révélant un art accompli et subtil de l’orchestration. C’est avec la Troisième d’entre elles, composée en 1847 et associée au Triple Concerto de Beethoven que culminera ce cycle de concerts. Laurence Equilbey sera à la tête de son Insula Orchestra (le 17 février à 20h30). Ce cycle permettra aussi de découvrir quelques-unes de ses œuvres chambristes (Trio en mi mineur pour flûte, violoncelle et piano ; Sextuor en do mineur, etc.) le 16 à 19 h puis le 18 à 14h30 (dans le cadre d’un hommage à une autre compositrice pionnière : Hélène de Montgeroult, née en 1764), et enfin une part de sa musique pour piano sous les doigts d’Edna Stern le 18 à 17h30. Pour aller plus loin dans ces redécouvertes, une conférence intitulée « Les compositrices dans l’histoire de la musique » réunira les musicologues Florence Badol-Bertrand et Thomas Vernet et la sociologue Michèle Riot-Sarcey (le 18 février à 15h30).
Jean Lukas
Tél. 01 74 34 54 00.
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