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Le directeur du Centre National de Danse [...]
Leïla Ka signe sa troisième pièce, Se faire la belle. Un solo dans une ambiance nocturne, qui explore les sentiments contraires qui surgissent autour du désir de révolte.
Qu’évoque le titre de ce solo ?
Leïla Ka : Cet intitulé évoque l’évasion, la libération, l’envol mais aussi de la violence, comme quand on dit « se faire quelqu’un ». J’aime le contraste entre des énergies aérienne et terrienne. J’ai essayé de retranscrire ces diverses facettes dans ma danse, en créant un personnage qui est traversé par une myriade d’émotions. Il oscille entre désir de liberté, révolte, envie tout envoyer balader, mais revient sans cesse à la place qui lui a été assignée.
Les costumes ont toujours une place importante dans vos créations, est-ce encore le cas dans Se Faire la belle ?
L.K. : Oui, comme dans Pode Ser, c’est souvent mon point de départ. J’achète plein de costumes à Emmaüs pour des futures pièces, car j’aime le fait que ces habits portent une histoire. J’avais acheté plusieurs chemises de nuit il y a quelque temps, et j’aimais toutes les images qu’elles faisaient apparaître : une nonne, une enfant, une sainte, une vierge, mais aussi une camisole de force. J’ai beaucoup improvisé avec ce vêtement et au fur et à mesure, les idées qui sommeillent de manière inconsciente se déploient. Sur scène, j’aime m’amuser avec l’ambiguïté de ce costume, qui me permet de créer un personnage doux qui frôle parfois la folie.
Vous dansez sur une musique électro qui rappelle une boîte de nuit. Pourquoi ce choix ?
L.K. : Je ne me suis pas entraînée sur cette musique, mais sur des chants orthodoxes et des musiques religieuses. Cependant je n’avais pas envie d’alourdir le côté romantique de mon propos, je voulais une musique qui tranche et qui fait vibrer le public. Alors mon choix s’est porté vers un titre de Plastikman, qui me suit depuis longtemps et que j’affectionne beaucoup. La musique ne colle pas tout de suite à ma danse et me plonge dans une ambiance de boîte de nuit.
Qu’est-ce qui vous attirait dans l’atmosphère nocturne que vous déployez ?
L.K. : Cette ambiance crée à la fois un espace caché, propice au secret, au crime, à l’étrange, mais aussi un espace de transgression des conventions et des interdits qui sont de mise pendant la journée. La nuit représente un endroit de lâcher prise, où l’on peut enfin espérer être quelqu’un d’autre ou tout du moins le rêver.
Propos recueillis par Belinda Mathieu
Les 10 et 11 mars à 20h30 et le 12 mars à 19h. Tél : 01 42 26 47 47. Durée : 20 minutes.
Également au CENTQUATRE-PARIS, le 17 mars à 19h, les 18 et 19 mars à 20h.
Le directeur du Centre National de Danse [...]