CIRCa 2019, le 32e festival du cirque actuel
CIRCa, c’est dix jours d’un cirque mis à la [...]
Subtilité, humour et virtuosité : voilà ce qui caractérise le talent d’Adria Cordoncillo, Caroline Le Roy et Michaël Pallandre qui portent, supportent et transportent le désir de corps en corps…
Le spectacle de la compagnie Diable au corps doit son titre à l’essai éponyme dans lequel Nancy Huston « explore les tensions contradictoires introduites dans la sexualité en Occident par deux phénomènes modernes : la photographie et le féminisme ». Alors que les femmes se croient libres et socialement devenues femmes au lieu d’être nées telles, le sexe couve sous le genre, prêt à reproduire l’espèce. Le spectacle interprété par Adria Cordoncillo, Caroline Le Roy et Michaël Pallandre (également metteur en scène) évoque donc le désir sous toutes ses formes et les relations entre hommes et femmes, le rapport au corps de l’autre, la sensualité, le plaisir, l’amour, la différence des sexes et les contradictions de notre société entre pudeur et nudité. Emois et sensations apparaissent à l’occasion de tableaux nés de la rencontre entre les corps des circassiens ou avec celui d’un mannequin de tissu imaginé par Judith Dubois.
Troublante sensualité
Réflexif et poétique, alternant figures académiques et trouvailles singulières, l’acte acrobatique devient sensuel, graphique, intime. Adria Cordoncillo, Caroline Le Roy et Michaël Pallandre (membres par ailleurs de la célèbre compagnie XY qui a considérablement rénové l’art des porteurs et voltigeurs) affrontent un thème rarement évoqué au cirque. Dans Reflets dans un œil d’homme, les corps sont bel et bien là, sensuels et voluptueux. La chair est dense, ferme, puissante et de surcroît, elle n’est pas triste ! Le rythme est intense, l’ambiguïté et le trouble sont clairement assumés et le corps, instrument de l’exploit, devient aussi autel de la jouissance.
Catherine Robert
à 20h30. Tél. : 01 56 08 33 88.
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