Quarantaines de Véronique Tuaillon

Véronique Tuaillon pratique le clown depuis maintenant 20 ans, en mobilisant aussi bien des techniques de cirque que l’humour physique. Son précédent spectacle, More Aura, a vu naître Christine, un personnage sans filtre, à l’entièreté inattendue, au franc-parler désarmant, qu’elle reprend dans Quarantaines. Christine aime aborder frontalement les sujets les plus sensibles, avec un mélange de naïveté et de bienveillance. Pour Véronique Tuaillon, « à travers le clown, les tabous peuvent être brisés » : cela lui permet d’aborder de front les sujets les plus intimes.

« Parler d’intime et d’universel, de solitudes et de partages »

Ce personnage est le viatique rêvé pour parler de la crise de la quarantaine. L’autrice cherche ici à cerner « comment on aborde la vie en générale et de façon intime » à cet âge, pour révéler « les questions existentielles qui nous traversent » toutes et tous. Elle met donc son personnage face à sa solitude, et lui fait tenir des discours à des interlocuteurs imaginaires. Transpirent alors des interrogations sur le sens de l’existence, sur la rencontre de l’autre, sur ce qui nous différencie mais aussi sur ce que nous pouvons partager. Au travers de l’intimité d’un personnage, c’est finalement la question de ce qui fait notre humanité qui nous est posée, avec délicatesse.

Mathieu Dochtermann