La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Le Cirque contemporain en France

Partager et se réinventer

Partager et se réinventer - Critique sortie
© Shinsuke Inoue Camille Boitel avec des artistes japonais à Tamakatsu.

Témoignages de compagnies

Publié le 10 novembre 2014

Sortir des cadres pour mieux se connaître ! Programmé avec L’Immédiat lors du Focus Cirque en 2012, Camille Boitel a noué de fructueux dialogues avec divers artistes d’horizons lointains.

Quelles ont été les conséquences en France et à l’étranger de la programmation de L’Immédiat dans le Focus Cirque 2012 ?

Camille Boitel : Une conséquence directe, puisque nous avons pu organiser une tournée en Amérique du sud (Argentine, Uruguay, et Brésil) de ce spectacle intournable, nécessitant trois jours de montage et un décor constitué d’objets “déchus“ mais en immense quantité, et que nous refusons de jouer moins de trois fois dans chaque lieu ! Le Focus nous a permis de bénéficier d’un temps d’expérimentation en public, de jouer plusieurs œuvres du répertoire de la compagnie, et de mener un workshop avec des artistes de tous horizons. Et plus tard, deux artistes uruguayens nous ont rejoints pour jouer avec nous un spectacle en France.

Comment vos œuvres et le cirque français sont-ils perçus à l’international ?

Camille Boitel : L’Immédiat étonne déjà les Français, mais à l’étranger le choc est d’autant plus grand que rien n’y a préparé les spectateurs. On appelle cela cirque, mais sur notre scène des gens se font attaquer par des objets et se cassent la figure, comme tout ce qui les entoure. La force de ce nouveau cirque français est justement d’être nouveau presque à chaque fois, avec des spectacles totalement différents les uns des autres. Nous jouons avec les fondements d’une tradition qui se réinvente. Nous avons connu de belles expériences à l’étranger. En Indonésie à Bandung, nous avons collecté de vieilles bâches percées auprès des commerçants du quartier et créé le spectacle avec des acteurs locaux. Au Japon, nous représentions le nouveau cirque et sur nous reposait un des premiers grands projets de résidence d’artistes de cirque contemporain dans une petite ville japonaise,  Takamatsu, où nous avons créé un cabaret franco-japonais.

« Le cirque français exprime sans doute mieux sa spécificité en sortant de France. »

Pensez-vous que l’Institut français puisse contribuer à la construction d’un répertoire de cirque ?

C. B. : Je pense que créer des projets en collaboration et jouer des œuvres à l’étranger peut avoir un effet extrêmement stimulant. Travailler ailleurs permet par contraste de mieux percevoir l’endroit précis où l’on est. Le cirque français exprime sans doute mieux sa spécificité en sortant de France et de son contexte, en se confrontant à un public qui n’a pas les mêmes références. Une grande partie du répertoire du nouveau cirque est en train de s’écrire. Notre aventure à l’étranger se tient en bon équilibre entre la diffusion d’œuvre répertoriée et l’écriture vive.

 

Propos recueillis par Agnès Santi

 

 

Focus Cirque 2014 de l’Institut français, à Auch et Toulouse, du 17 au 21 octobre. www.institutfrancais.com

A propos de l'événement


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