Aina Alegre ravive la figure de la danseuse flamenca Carmen Amaya dans « Fugaces »
Dans cette nouvelle création pour sept [...]
Dans La petite soldate, Gaëlle Bourges réinvente le ballet L’Histoire du soldat dans une version féminisée en compagnie de deux poupées, pour parler de la guerre d’Algérie et du disco.
« Je me suis inspirée du Ballet-opéra L’Histoire du soldat de Charles-Ferdinand Ramuz et d’Igor Stravinsky composé en 1917. Il raconte l’histoire d’un soldat en permission pendant la guerre 14-18, qui croise le diable en route. Pour cette pièce tout public à partir de neuf ans, j’ai transposé l’histoire à la fin de la guerre d’Algérie, avec une soldate déserteuse. J’ai féminisé tous les personnages. J’incarne la petite soldate en alternance avec Helen Heraud. Quant à la diablesse et à la narratrice, ce sont des poupées, de taille presque humaine. Nous formons un trio humain et non humain. La danse y est plutôt lente, composée d’une partition d’actions, à la façon des postmodernes américains. Comme dans chaque spectacle, je tisse une grande toile d’araignée qui fait le lien, ici, entre différents points névralgiques : l’Algérie, Ramuz, Stravinsky et le disco des années 1970.
Engagé sans être frontal
Dans mon travail, il a toujours été important de considérer cette invisibilisation à la fois des femmes et de la danse, toujours du mauvais côté, en marge de la grande histoire, des arts plastiques. Je me suis construite dans cette volonté de montrer la danse et d’en parler. Ici je parle aussi de colonisation car je crois que beaucoup de nos maux viennent de là. Les Français ont totalement détruit la capacité des Algériens à être autonomes dans leur pays. La colonisation est l’une des idées les plus terribles qu’on ait eue, nous, les Européens. Plus cette histoire est tue, plus elle est enterrée, plus elle nous fait du mal aux uns et aux autres. Je tâche de prendre en compte ma position de blanche et descendante de colons pieds-noirs pour en parler avec délicatesse, car je crois que cette histoire ne doit pas seulement intéresser les dits concernés. Nous sommes tous concernés. »
Propos recueillis par Belinda Mathieu
Le 18 mars à 15h et à 17h.
Tél. : 01 46 86 17 61.
Dans le cadre de la Biennale de danse du Val de Marne.
Atelier de Paris/CDCN, 2 route du Champ de Manœuvre, 75012 Paris.
Le 29 mars à 17h. Tél : 01 417 417 07. Durée : 1h.
Également au Grand Bleu à Lille, du 22 au 24 mai. www.labriqueterie.org
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