La Terrasse

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Jeux

Jeux - Critique sortie Danse
Crédit photo : Marc Domage Légende photo : Le Sacre du printemps remonté par Dominique Brun.

Création 2016 / Philharmonie de Paris
D’après Nijinski / Conception et chorégraphique Dominique Brun

Publié le 27 février 2016

Dominique Brun questionne le processus de recréation à partir d’archives et recompose la partition chorégraphique du ballet oublié de Nijinski.

« Dans un parc, au crépuscule, une balle de tennis s’est égarée ; un jeune homme, puis deux jeunes filles s’empressent de la rechercher…. ». Telle est l’esquisse qui trace l’argument de Jeux, prétexte à marivaudages juvéniles sous la lueur fantastique des lampadaires perdus dans la nuit. De cette deuxième chorégraphie de Nijinski, créée le 15 mai 1913 par les Ballets russes au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, n’est pourtant restée que la musique de Debussy, commandée par Serge Diaghilev. La partition chorégraphique, qui mêlait des mouvements inspirés du golf et du tennis à la danse académique sur pointes, succomba au feu de la critique et du public…

Libre inspiration

La curiosité piquée à vif, la danseuse et chorégraphe Dominique Brun, spécialiste de la notation Laban, a donc mené l’enquête. Développant depuis plusieurs années une recherche au croisement de l’Histoire de la danse et de la création chorégraphique contemporaine, elle a déjà exhumé l’Après-midi d’un faune et le Sacre du printemps de la poussière des reconstitutions muséales pour en donner une vision renouvelée fondée sur l’exploration des archives. Elle s’attaque à Jeux, en s’inspirant librement et poétiquement des sept pastels dessinés par Valentine Hugo en 1913. Le procédé de création invite les danseurs à inventer leur composition à partir des attitudes des personnages croquées dans ces images, figées comme autant d’instants sauvés de l’oubli. Les Siècles, formation symphonique arborant des instruments joués au début du XXème siècle, ont pour l’occasion recréé l’orchestre des Ballets russes. En montrant le travail d’imagination et de recréation à partir de sources historiques et la puissance active de l’œuvre, Dominique Brun démasque le fantasme de l’authenticité qui plonge le ballet dans le formol.

 

Gwénola David

Philharmonie de Paris. Octobre 2016. Tél : 01 44 84 44 84.

A propos de l'événement

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