La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

La rentrée circassienne 2024

« Hourvari », Marie Molliens poursuit la recherche autour d’un cirque-théâtre

« Hourvari », Marie Molliens poursuit la recherche autour d’un cirque-théâtre - Critique sortie  Moroges Espace des Arts - Scène nationale Chalon-sur-Saône
© Ryo Ichii Marie Molliens

Espace des Arts – Scène nationale Chalon-sur-Saône puis tournée / Écriture et mise en scène de Marie Molliens
Entretien

Publié le 23 septembre 2024

Avec Hourvari, Marie Molliens poursuit la recherche autour d’un cirque-théâtre qu’elle mène depuis plus de dix ans à la tête de la compagnie Rasposo. Elle nous invite ici à entrer dans un conte peuplé de figures marionnettiques, qui interroge le passage du temps.

Avec Oraison, créé en 2019 et toujours en tournée sur la saison 24-25, vous clôturiez un cycle de créations intitulé la trilogie des « Ors ». Hourvari ouvre une nouvelle phase de recherche. Quelle direction lui donnez-vous ?

Marie Molliens : Avec la trilogie que vous évoquez, j’ai voulu tenter d’épurer au maximum le geste circassien. Après Morsure (2013) et La DévORée (2016), je me concentrais ainsi dans Oraison sur la quête de la vibration particulière, intranquille, que provoque le cirque chez le spectateur. Avec Hourvari, j’ai le désir de réinjecter du cirque dans mon geste, de déployer à nouveau de la grande performance qui fait aussi partie de cette discipline dont je suis amoureuse. Nous aurons ainsi pas moins de 12 artistes au plateau, parmi lesquels des spécialistes de haute voltige !

Vous travailliez dans votre création précédente autour d’une figure iconique du théâtre traditionnel, celle du clown blanc. Quels types de créatures peut-on s’attendre à rencontrer cette fois ?

M.M. : Hourvari n’est pas habité par des figures, mais plutôt par des corps marionnettiques. Pour moi, ces derniers se situent entre le théâtre qui renvoie pour moi à l’artifice, au faux, et le cirque qui s’ancre forcément dans un geste vrai car ne pouvant exister que dans un pur présent.

« Ce conte, qui évoque le passage du temps, la fugacité de l’existence, se veut comme toujours chez Rasposo subversif et radical. »

Que racontent ces corps, qui comme toujours dans vos créations sont accompagnés au plateau par des musiciens ?

M.M. : Ils sont les protagonistes d’un conte qui n’est pas narratif mais formé d’images fragmentaires. Le fait d’avoir de nombreux interprètes au plateau permet d’enchâsser les scènes, de créer assez de confusion pour déconstruire la logique d’écriture par numéros qui domine encore dans le cirque contemporain. Cette fable, qui évoque le passage du temps, la fugacité de l’existence, se veut comme toujours chez Rasposo subversive et radicale.

En quoi précisément diriez-vous qu’Hourvari dépasse ce que vous avez créé jusque-là avec Rasposo ?

M.M. : Il me semble que c’est notamment dans le travail pictural, toujours important dans mes créations mais ici particulièrement poussé. Le chapiteau, élément central de l’identité de Rasposo, est pour le spectateur le lieu d’une traversée très visuelle mais aussi mentale. À l’heure où tout dans nos sociétés est de plus en plus muselé, où l’humour passe mal dès lors qu’il touche à certains sujets, Hourvari se veut espace de liberté.

Propos recueillis par Anaïs Heluin

A propos de l'événement

Hourvari
du samedi 2 novembre 2024 au vendredi 8 novembre 2024
Espace des Arts - Scène nationale Chalon-sur-Saône
sur le site de la Cie Rasposo, 6 rue des Orfèvres, 71390 Moroges

à 20h, relâche les 4 et 5.

Tél : 03 85 42 52 12.

 

Également du 15 au 17 novembre au Palc – Pôle National Cirque de Châlons-en-Champagne (51), du 28 au 30 novembre à La Maison, Maison de la Culture de Nevers Agglomération (58), du 6 au 11 décembre au Sirque – Pôle National de Nexon (87)…

x

Suivez-nous pour ne rien manquer sur le spectacle vivant

S'inscrire à la newsletter
x
La newsletter de la  Terrasse

Abonnez-vous à la newsletter

Recevez notre sélection d'articles sur le spectacle vivant

S'inscrire