Territoires de Cirque fête ses dix ans
Créée en 2004, l’association Territoires de [...]
Le Cirque contemporain en France
Depuis bientôt quinze ans, les artistes du collectif AOC (Appellation d’Origine Circassienne) créent des spectacles inventifs et débordants d’énergie, où les disciplines se croisent.
« Arriver à chaque fois avec un chapiteau fait événement dans l’espace public. Le cirque a cette caractéristique d’avoir toujours envie de se rapprocher du public, de s’installer dans son espace, que ce soit à l’extérieur dans des lieux particuliers ou sous chapiteau. De là est née l’idée de Vadrouilles, un parcours circassien qui vise à s’inclure dans le paysage et à emmener les gens en balade. Une grande proximité se crée à partir du moment où on se découvre, que ce soit avant le spectacle, pendant le numéro, ou au moment du rangement. Une perméabilité réduit la distance et crée le dialogue. C’est toute la question qu’on s’est posée pour le projet Maalâm, un solo où la trapéziste joue sur les ombres, la lumière, avec une structure auto-portée. C’est une recherche assez poussée, entre la performance et le spectacle, en termes de danse et de théâtralité.
Diversité des propositions et des publics
Ces projets posent la question de l’esthétique, du fait qu’on appréhende plutôt les formes extérieures comme des formes simples, aisées, populaires, familiales, souvent liées au burlesque et au clownesque. Comment amener le spectateur à rentrer dans une proposition plus complexe ? Nous devons expérimenter cette interrogation. Car la difficulté de pouvoir présenter des spectacles étant de plus en plus vive, il faut se questionner sur les espaces, sur la façon dont un spectacle peut avoir plusieurs vies, dedans, dehors, sans pour autant mettre en veille la recherche. Ce qui nous intéresse c’est la création, sans aller vers la facilité. Parfois, c’est une équation un peu délicate. Le fait d’avoir des propositions différentes, comme Les Vadrouilles, Maalâm et une forme sous chapiteau, nous permet d’être dans une diversité et de nous ressourcer artistiquement, en combinant des propositions simples ou pointues. Cela permet à la compagnie d’exister à différents étages d’une programmation, avec différentes sortes de publics, et, économiquement, cela permet de vivre, parce qu’avec des grosses formes sous chapiteau, c’est devenu complexe. »
Propos recueillis par Nathalie Yokel
Un Dernier pour la route, du 18 au 20 octobre à CIRCa , Festival du Cirque actuel.