La musique contemporaine dans tous ses états
Concours de composition : créer pour être programmé
La formation en conservatoire apporte aux jeunes compositeurs une technique. Les concours, à l’instar de ceux destinés aux instrumentistes, leur permettent de soumettre leurs premières œuvres à l’examen de jurys professionnels.
Les concours sont nombreux, parfois anciens, comme celui de la Société internationale de musique contemporaine qui se réunit depuis 1922. Le plus souvent, le concours porte sur une forme, un instrument ou un effectif particulier. L’Orchestre national d’Île-de-France a ainsi lancé cette année le concours « Île de créations » destiné à la production d’œuvres symphoniques et La Muse en circuit organise l’important concours d’« art radiophonique » Luc Ferrari, relayé depuis 2012 par Radio’ratorio, son pendant destiné à des classes de collèges et lycées. Certains festivals se sont dotés d’un concours de composition, occasion pour eux d’alimenter leur programmation en œuvres nouvelles tout en renforçant leur thématique propre. Si celui de Besançon, qui alternait avec le concours de jeunes chefs d’orchestre (qui créaient l’œuvre lauréate lors de la finale), a aujourd’hui disparu, d’autres remplissent parfaitement leur mission, comme celui – biennal – organisé dans le cadre du Festival Pablo Casals de Prades, couronnant bien évidemment une œuvre de musique de chambre avec violoncelle. Précédant de quelques mois le festival, le concert des nominés est ouvert au public, qui peut ainsi confronter une diversité d’esthétiques autour d’un même format. L’oeuvre lauréate – en 2013, la Danse macabre de la Coréenne Sae-Ahm Kim – est ensuite reprise lors du festival. Une bonne façon de mettre l’accent sur la jeune création au sein d’un festival généraliste.
Jean-Guillaume Lebrun