La Peau d’Élisa
Faire ressentir le désir. C'est tout l'enjeu [...]
Avignon / 2015 - Entretien Robin Renucci
Accompagné par l’orchestre régional Avignon-Provence, Robin Renucci dit Homériade*, de l’auteur grec Dimitris Dimitriadis, en contrepoint d’une création musicale du jeune compositeur norvégien Martin Romberg.
« J’ai fait la connaissance de l’écriture de Dimitris Dimitriadis à l’occasion d’un spectacle joué par Anne Alvaro (ndlr, Je meurs comme un pays, mis en scène par Anne Dimitriadis à la MC93, en 2008). C’est une écriture forte, à la fois simple et poétique. Dans Homériade, il y a beaucoup de phrases courtes, dépouillées, beaucoup de retours à la ligne. Les mots vont à l’essentiel. Il y a aussi beaucoup de répétitions, ce qui donne une dimension très musicale à ce texte. Je crois que la confrontation avec la musique de Martin Romberg va être extrêmement intéressante. Les notes vont pouvoir répondre aux mots, et venir éclairer d’une façon particulière le retour d’Ulysse à sa terre natale : une histoire qui fait partie de notre imaginaire collectif, qui résonne en nous de manière profonde, spécialement à travers les mots de Dimitris Dimitriadis.
Le retour d’Ulysse à sa terre natale
Je suis vraiment très heureux de participer à cette 69ème édition du festival d’Avignon, placée par Olivier Py sous le signe de la transmission, de l’ouverture à l’autre. Et je suis très heureux de le faire à travers une lecture, car la lecture publique – si elle n’est pas fainéante, si elle est vraiment considérée pour elle-même et non par défaut d’autre chose – est un acte que je trouve fort. Contrairement au spectacle – qui comporte quelque chose d’obscène, je veux dire par là qu’il donne tout à voir, tout à entendre – la lecture, elle, trouve son aboutissement dans les yeux et dans l’imaginaire du public. Lors d’une lecture, ce sont les spectateurs qui se saisissent des mots portés par la voix du comédien pour leur donner une réalité, pour faire naître des images, des paysages… Je trouve cette idée de partage, de transmission du lecteur au spectateur très belle. »
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat
* Texte publié chez Les Solitaires Intempestifs, 2009.
à 18h. Festival d’Avignon.
Tél : 04 90 14 14 14.
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