« Pulse » incarne l’emballement des corps et de la société par François Lamargot.
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Compagnon du Festival d’Avignon depuis 2023, Gwenaël Morin crée Les Perses avec un quatuor de comédiens rencontrés lors d’ateliers professionnels donnés dans la cité des papes. Joué en plein air, ce spectacle centré sur le texte et l’interprétation s’enfonce peu à peu dans la nuit, sans trouver la force âpre et lyrique de la tragédie d’Eschyle.
Depuis la prise de fonction de Tiago Rodrigues à la direction du Festival d’Avignon, c’est devenu une habitude, presque un rendez-vous. Se rendre à la Maison Jean-Vilar, accéder au Jardin de la rue de Mons où Gwenaël Morin investit — à travers une représentation, sans décor et sans costume, qui rejette toute idée d’illusion — un texte emblématique de l’histoire du théâtre ou de la littérature. Après Le Songe en 2023, l’enthousiasmant Quichotte en 2024, le metteur en scène crée Les Perses, pièce considérée comme la plus ancienne œuvre dramatique qui nous soit parvenue. Datant de l’an 472 avant notre ère, le texte d’Eschyle relate les victoires grecques de Salamine et de Platées, se plaçant du côté des vaincus, c’est-à-dire du peuple perse, à travers les mots vibrants d’Atossa, la mère du roi Xerxès, de feu son mari, le grand Darius 1er, d’un messager, d’un chœur de fidèles…
L’esprit de découverte
Entre façade d’hôtel classique et hauts arbres majestueux, sous le ciel d’Avignon dont le bleu s’assombrit de manière lente, mais inexorable, quatre comédiens et comédiennes investissent l’espace de représentation. Sur le sol, deux cercles blancs entrecroisés sont tracés à la craie. Jeanne Bred, Fabrice Lebert, Gilféry Ngamboulou et Julie Palmier s’élancent dans la matière ardue des Perses, agrémentant les afflictions des protagonistes d’airs jouées à la flûte et de cadences marquées au tambourin. Ce monument du répertoire place les interprètes dirigés par Gwénaël Morin face à une montagne qui semble trop haute, trop escarpée pour eux. Sans la puissance du verbe et les élans intérieurs des personnages, cette pièce dépourvue de péripéties nous laisse de marbre. Tant pis. L’expérience était valeureuse. On reviendra bien sûr, l’année prochaine, pour un autre classique créé dans les mêmes conditions, par le même metteur en scène, fidèle à l’esprit de découverte qui souffle sur Avignon.
Manuel Piolat Soleymat
à 22h. Relâche les 10, 14 et 21 juillet. Tél : 04 90 14 14 14. Durée : 1h15.
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