L’ogre Intact
Le nouveau projet du guitariste et [...]
De « folklores imaginaires » en « nomade sonore », le saxophoniste aime inventer des mondes de musiques. Prochain objectif : le blues !
Il y a des enfances qui définissent l’adulte que l’on devient. Lorsqu’Eric Séva évoque la sienne, on comprend beaucoup de choses sur le musicien. À Ozoir-la-Ferrière, en Seine-et-Marne, l’un de ses voisins n’était autre que Cabu, qui encouragea son amour du jazz. C’est avec le fils du regretté dessinateur, le futur Mano Solo, qu’Eric Séva, adolescent, découvrit les stars comme Lionel Hampton ou Count Basie sur la scène de la salle Pleyel. Plus tard, son propre père, musicien amateur, racheta un cinéma qu’il transforma en salle de bal. De ces années où, en parallèle de ses études à l’Ecole Normale de Musique à Paris, il faisait danser les gens, le saxophoniste a gardé un attachement à une fibre populaire et une conception de la musique comme « passerelle de communication avec le public ».
Musiques sources
D’ailleurs, lorsqu’à 40 ans, en 2005, après une carrière au service des autres, il s’est décidé à signer son premier album, il l’a intitulé « Folklores imaginaires », cherchant au travers du jazz à renouer avec « ces racines qui viennent de la musique populaire française », encouragé aussi à cultiver sa différence par les leçons du saxophoniste américain David Liebman, pour lequel il fit le voyage jusqu’à New York. Dans son répertoire, des rythmes de tango, un attachement à la danse, une fibre mélodique, qui rendent justice à ces influences, au sein d’un univers personnel. Son dernier album, « Nomade sonore », dans un quartet qui associe ses saxophones au trombone de Daniel Zimmerman, prolonge cette direction. Pour l’heure, son grand projet est la création de « Body & Blues », élaboré en étroite collaboration avec Sébastian Danchin, spécialiste du genre qui lui a fait rencontrer le chanteur guitariste Harrison Kennedy. Une occasion d’explorer une autre « musique source » et de développer cette « approche chantante de l’instrument » à laquelle, au baryton comme au soprano, Eric Séva est profondément attaché.
Vincent Bessières
Dernier album : « Nomade sonore », Gaya Music.
Prochains concerts : « Body & Blues » le 13 janvier 2017, au Rocher de Palmer à Cenon (33), le 14 janvier à la Scène Nationale du Sud Aquitain, théâtre de Bayonne (64), le 7 mars au Théâtre Georges-Leygues à Villeneuve-sur-Lot (47), le 31 mars, à L’Odyssée à Périgueux (24). Avec « Nomade sonore » le 20 janvier à Agen (47), le 11 février à Maquiz’art à Eymet (24).
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