Une ode aux vivants, au domestique et au naturel : « Entre chiens et loups » de Camille et Manolo.
Le Théâtre du Centaure revient avec ses [...]
Avignon / 2025 - Entretien / Frédéric Fisbach
Gahugu Gato (Petit Pays) dans le In, d’après le roman de Gaël Faye. Ça ne se fait pas dans le Off, à partir de monologues de Marie de Dinechin et Gabriel Chirouze. Cette année, le metteur en scène Frédéric Fisbach est doublement festivalier. Ses deux propositions sont présentées au Cloître des Célestins et au 11 • Avignon.
Que représente pour vous le fait d’être à la fois programmé dans le In et le Off ?
Frédéric Fisbach : Aussi loin que remontent mes souvenirs du Festival d’Avignon, j’ai entendu tout et son contraire au sujet du In et du Off, comme s’il fallait choisir son camp. Mon vécu est autre. Une même passion du théâtre m’anime où que je me trouve. Cette double présence dit mon attachement au Festival et, par lui, à une idée du théâtre et de l’art, de leur nécessité.
Parmi les solos du projet Aux singuliers créé au Théâtre de la Colline, en octobre dernier, pourquoi avoir choisi les textes de Marie de Dinechin et Gabriel Chirouze pour concevoir Ça ne se fait pas ?
F.F. : Le désir de reprendre ces deux solos est lié à une évidence : la rencontre entre la comédienne Lucile Roche et la pièce de Marie de Dinechin, et celle du comédien Jean Destrem avec le texte de Gabriel Chirouze. Depuis les premières lectures, il y a eu comme un état de grâce qui a duré et ne s’est jamais démenti. J’ai le sentiment que Lucile et Jean ont opéré une mue au contact de leur solo, de ces histoires. Deux jeunes gens cherchent leur chemin dans un monde qui semble bouché. Deux jeunes gens qui voient clair et qui, l’un et l’autre, face au deuil d’un proche, grâce à lui, décident d’avancer. Ils inventent une voie, la leur. Il y a, dans le face à face de ces deux textes, un espace qui s’ouvre et qui interroge. Marie et Gabriel ont des écritures singulières, qui sont a priori éloignées. À travers eux, comme à travers le jeu de Lucile et de Jean, il y a le sentiment qu’une génération s’exprime. Ça ne se fait pas est le titre que les deux auteurs m’ont proposé. Je l’ai adoré. Ça ne se fait pas et c’est pourquoi il est important de le faire, envers et contre tout.
Comment est née votre envie d’adapter Petit Pays, que vous co-mettez en scène avec Dida Nibagwire ?
F.F. : Tout part de la lecture du roman de Gaël Faye. Un roman sur la fin de l’enfance, sur l’exil, sur une déchirure de l’histoire : le génocide rwandais. Avec une équipe française, nous avons travaillé à une première adaptation en 2023. Le spectacle a rencontré un public nombreux, mais je suis sorti de cette aventure avec le sentiment d’être passé à côté. Lorsque j’ai rencontré Dida Nibagwire, qui dirige l’un des seuls lieux d’art indépendant de Kigali, l’idée a germé de reprendre l’aventure à zéro et de créer un spectacle au Rwanda. Nous avons constitué une équipe de douze interprètes. Au Rwanda, personne n’échappe au génocide perpétré il y a 31 ans. Qu’on ait survécu ou qu’on soit né après, le génocide a irradié le sol et les organismes. Pour Dida, qui avait huit ans en 1994, il s’agissait de continuer à raconter l’histoire, à ne pas la laisser tranquille. Le spectacle est joyeux : ça joue, ça chante, ça danse, le plus possible, avant que le début du génocide ne tue tout. L’année dernière, nous avons joué le spectacle dans les Collines. Des Rwandais jouaient devant d’autres Rwandais leur histoire commune. Et moi, qui participais à ce travail de mémoire par le théâtre, j’ai senti que se jouait là-bas, à des milliers de kilomètres de l’Hexagone, un pan mal connu et toujours pas totalement assumé de l’histoire de France.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
à 22h. Relâche le 19 juillet.
Tél : 04 90 14 14 14. Durée :1h45.
Avignon Off. Le 11 • Avignon, 11 boulevard Raspail, 84000 Avignon.
Du 5 au 24 juillet 2025 à 9h50. Relâche les vendredis.
Durée : 1h30.
Le Théâtre du Centaure revient avec ses [...]
Tournée dès sa fondation vers le jeune [...]
Troisième volet d’une série de créations [...]