Volume 2 de l’intégrale des Symphonies de Beethoven, par l’Orchestre Consuelo

C’est Boris Bianco, le directeur artistique du Festival de la Chaise-Dieu, qui a proposé à Victor Julien-Laferrière de diriger les Symphonies de Beethoven avec son Orchestre Consuelo. « Le cycle s’inscrit dans le cadre d’une résidence artistique de cinq ans, et est enregistré en concert, avec relativement peu de retouches, pour une intégrale discographique éditée par le label b.records. Contrairement aux Suites de Tchaïkovski, gravées en studio, la présence du public et l’acoustique de l’abbatiale Saint-Robert, qui demande un certain temps d’adaptation, donnent une conscience accrue de moment présent quand on joue. La logique du concert conduit à réunir les symphonies non pas toujours selon un strict ordre chronologique, mais suivant les similitudes d’orchestration, et la complémentarité des durées, pour des questions pratiques. »

Une approche pragmatique et ouverte 

Nourri depuis sa jeunesse par les interprétations sur instruments d’époque, Victor Julien-Laferrière laisse pourtant de côté une approche dogmatique, préférant « se laisser d’abord porter par la musique elle-même, avec des choix expressifs in fine guidés par l’instinct, après appropriation de la partition. » Si les trompettes, trombones et cors sont naturels, et les timbales en peau, les cordes sont modernes, quoique jouées avec peu de vibrato. « Cette hybridation était déjà pratiquée par Harnoncourt. L’objectif est de garder une palette ouverte pour faire ressortir le message humaniste que transmet Beethoven dans ses Symphonies. »

Gilles Charlassier