Rencontres et métamorphoses avec le musicien Régis Huby
Nouvel artiste associé au Trident, Régis Huby [...]
Focus -291-Le Trident à Cherbourg : une scène comme un voyage au long cours
Entre sources documentaires et fiction, l’auteur et metteur en scène Thomas Quillardet nous ouvre les portes de la rédaction de TF1 au moment de sa privatisation. Un portrait en creux d’une France qui change.
Comment vous est venue l’idée d’écrire une pièce sur la privatisation de TF1, en 1987 ?
Thomas Quillardet : Au départ, j’avais pour projet de créer un spectacle sur les journalistes. Il me semblait en effet intéressant de questionner ce métier au moment où nos démocraties sont menacées par des voix populistes. Cette profession constitue l’un des maillons essentiels de toute démocratie saine. En creusant les souvenirs que j’avais des journalistes qui ont marqué mon enfance, je me suis rappelé que la privatisation de TF1 avait été un événement important, qu’elle avait suscité des débats très vifs.
Vous avez donc consulté les archives de l’INA…
T.Q. : Oui. Et j’y ai notamment retrouvé l’audition de Francis Bouygues, devant le CSA de l’époque, qui dit qu’il va faire de TF1 une chaine culturelle avec des émissions consacrées à Maurice Ravel, à Olivier Messiaen, avec de nombreuses retransmissions de spectacles créés au Festival d’Avignon… ! Francis Bouygues accumule les mensonges de façon éhontée, ce qui rétrospectivement, lorsqu’on sait ce qu’il a fait de TF1, est assez amusant… Je me suis dit que ces archives et mes propres souvenirs composaient une formidable matière à théâtre.
En quoi cette privatisation constitue-t-elle, selon vous, un point de bascule pour la France des années 1980 ?
T.Q. : Elle représente le passage d’une France encore ancrée dans les Trente Glorieuses vers une France beaucoup plus libérale. A travers la rédaction de TF1 se dessine un portrait en creux d’un pays qui change. Sur scène, dix comédiennes et comédiens interprètent dix journalistes, des personnages de fiction dont on suit l’existence sur dix années. On assiste avec eux à l’élaboration des journaux, aux coulisses de l’actualité, à côté des présentateurs vedettes de l’époque qui n’apparaissent qu’à la marge. Une Télévision française est un spectacle guidé par le souvenir, par les émotions du passé. C’est, d’une certaine façon, un projet assez proustien, un projet empreint de nostalgie.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
Tél : 02 33 88 55 55.
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