Symmetric, une parfaite alchimie entre Baptiste Herbin et Nicolas Gardel

Comment est né le groupe ?

Nicolas Gardel : L’idée de nous associer est venue d’une proposition du festival Jazz en Comminges. Nous avons longuement discuté, écouté de la musique, avant de nous laisser six mois pour écrire chacun de notre côté une partie du répertoire. Le concert devait être unique, mais l’alchimie a si bien fonctionné que deux mois plus tard nous sommes entrés en studio.

Baptiste Herbin : C’est moi qui ai suggéré de partir sur l’idée d’un groupe sans basse. Cela faisait un petit moment que j’avais dans l’idée d’avoir un groupe avec un orgue Hammond, sans bassiste. Nicolas connaissait déjà Laurent Coulondre, car il avait joué dans la première version de son groupe Headbangers. Laurent a toutes sortes de clavier, dont un Moog et un Rhodes. Yoann Serra à la batterie complète le groupe.

Quel sens donnez-vous au nom du groupe ?

N.G. : Pour moi, ce nom transmet l’idée qu’on va l’un vers l’autre, dans une logique de miroir. Baptiste vient du jazz, moi plutôt des musiques actuelles, et ce groupe nous rapproche.

B.H. : On a pu un peu hâtivement me coller l’étiquette « be-bop », alors que le premier saxophoniste qui m’a donné envie de l’instrument, c’est Maceo Parker ! Je viens aussi de Grover Washington, de Hank Crawford. Ce projet me rapproche de mes amours de jeunesse et me permet de montrer un côté funky qui fait partie de ma personnalité.

« Ce nom transmet l’idée qu’on va l’un vers l’autre, dans une logique de miroir. »

Qu’est-ce que vous appréciez l’un chez l’autre ?

N.G. : Baptiste est un musicien extraordinaire, ce qu’énormément de gens savent. Il est extrêmement sérieux dans ce qu’il fait sans jamais se prendre au sérieux. Le côtoyer m’a reboosté sur le plan de l’inspiration.

B.H. : J’aime le côté aventureux de Nicolas. C’est quelqu’un qui, concentré et calme, sait composer avec les autres. Il est très exigeant avec lui-même, ce qui se ressent dans la musique. À la fin d’un concert, il m’a offert en guise de cadeau d’anniversaire toutes ses pédales d’effets, que j’utilise sur scène.

Comment ça se passe en concert ?

B.H. : Après une trentaine de concerts, nous sommes parvenus à faire évoluer la musique dans une logique de live. On s’amuse beaucoup, avec les effets, avec le public, à qui nous racontons les histoires qui sont derrière chaque composition.

N.G. : Plus le groupe évolue, plus on commence à déstructurer les choses, et ce d’autant plus facilement qu’au départ nous avions bien défini les formes et les sons. Comme cette base est bien ancrée, l’imprévu trouve sa place, et chaque concert devient différent du précédent.

Propos recueillis par Vincent Bessières