Silvia Costa met en scène « L’autre voyage » : un récit initiatique autour de la mort
Pour sa mise en scène de L'autre voyage, [...]
L’autre voyage est le fruit d’une exploration des opéras de Schubert, dont Raphaël Pichon a extrait les pages les plus inspirées pour composer, avec Silvia Costa, un itinéraire initiatique nourri de thèmes chers au compositeur autrichien.
Les affinités de Raphaël Pichon avec Schubert remontent à l’adolescence. Après un enregistrement avec Stéphane Degout, Mein Traum, le chef français souhaitait prolonger l’exploration de la production lyrique du compositeur, dont un tiers des opus est restée inachevée, et « comprendre pourquoi le rendez-vous de Schubert avec l’opéra est un rendez-vous manqué. Certes, Wolfgang Sawallisch et Nikolaus Harnoncourt ont fait un remarquable travail de redécouverte. Mais, contrairement au corpus de ses lieder, aucune de ses œuvres pour le théâtre n’est suffisamment aboutie. Il y a des passages extraordinaires, de véritables épiphanies, mais ils se trouvent entourés de pages convenues, comme si la scène, où, à l’époque à Vienne triomphait le genre italien, ne pouvait donner à Schubert la possibilité d’exprimer sa quête profonde. L’idée est alors venue de recréer, à l’opéra mais dans une forme non conventionnelle avec une mosaïque de fragments, une sorte d’odyssée spirituelle et humaine autour des thématiques centrales de l’inspiration schubertienne – l’errance, la solitude, le besoin de consolation ».
Une redécouverte des opéras de Schubert
Pour composer le récit musical, Raphaël Pichon s’est immergé dans la quinzaine d’opéras de Schubert « pour en extraire les moments de grâce où, lorsque le livret laisse un peu d’espace à la rêverie, la partition s’élève au génie absolu. De cette dizaine d’heures de musique a été extraite la matière qui nous permettait, avec Silvia Costa, de construire une narration. Les deux tiers du spectacle s’appuient sur les opéras, avec une prépondérance d’Alfonso und Estrella, de Fierrabras et de Lazarus, le dernier tiers puisant dans les lieder de Schubert orchestrés par Brahms, Liszt ou Reger, ainsi que les pièces chorales et instrumentales. En faisant résonner ensemble ces pages, nous voulons montrer que Schubert, avec les questions universelles qui le taraudaient, offre un réconfort qui s’adresse également à nous, aujourd’hui. » Ce projet, qui s’inscrit dans le travail du chef français et de Pygmalion de redécouverte et de réinvention des répertoires oubliés, se veut aussi « une immense déclaration d’amour à Schubert. »
Gilles Charlassier
Tél : 01 70 23 01 31.
Opéra de Dijon - Auditorium
Place Jean Bouhey 21000 Dijon.
Mercredi 6 et vendredi 8 mars à 20 heures.
Durée : 1h40 sans entracte.
Tél. : 03 80 48 82 82.
Pour sa mise en scène de L'autre voyage, [...]