PORTRAIT, rencontre avec Mehdi Kerkouche
Mehdi Kerkouche crée PORTRAIT, une pièce sur [...]
Focus -302-Le Théâtre de Suresnes garde le cap : une utopie en actes qui innove et s’offre à tous
Fiction théâtrale née d’un travail de documentation in situ, le spectacle de Mélanie Charvy et Millie Duyé, sous-titré Une plongée fictionnelle au cœur de la politique d’éducation prioritaire, oscille entre comédie et drame social.
Comment ce spectacle est-il né ?
Mélanie Charvy : Nous avons écrit à partir d’une collecte de paroles en REP : de profs, membres du personnel non-enseignant, mais aussi élus de l’Assemblée nationale. Avec Millie Duyé, nous menons beaucoup d’actions culturelles et, depuis le départ, nous choisissons les publics le plus éloignés de l’offre culturelle. Ces expériences nous ont donné envie de travailler sur la question des inégalités scolaires, en mêlant paroles du quotidien et analyses scientifiques, nourries par la lecture d’Enfances de classe, de Bernard Lahire. Puis nous nous sommes isolées pour écrire, en choisissant de nous extraire du réel. La pièce est donc une fiction qui fait écho à une réalité qui pourrait être la nôtre. Elle s’ouvre sur une crise : un prof a pété les plombs et pris sa classe en otage. Des manifestations dénonçant le manque de moyens éclatent partout dans le pays. À l’Assemblée nationale, la ministre de l’Éducation nationale annonce un grand diagnostic de l’éducation prioritaire. On envoie des rapporteurs dans les établissements, dont une CPE dont on suit le parcours. Elle se lie avec Alexander, qui a un rapport conflictuel à l’école. Tous les autres personnages de la pièce gravitent autour de ces deux-là.
Comment s’organise la fiction ?
M.C. : Ils sont huit au plateau et jouent tous les rôles. Nous avons écrit une fiction théâtrale, étirée par la langue, l’humour, pour montrer ce qu’on a observé et évidemment pas pour asséner des solutions. On y verra, si on veut, une dénonciation, mais le texte n’est pas manichéen. À Suresnes, nous présenterons aussi la deuxième forme du spectacle, en intégrant une classe au plateau avec laquelle on aura travaillé en amont. Et là, ils seront une quarantaine.
Propos recueillis par Catherine Robert
Le 12 janvier 2023 à l’EPCC Centre Culturel Albert (Issoudun) ;
le 11 février 2023 au Théâtre de Brétigny ;
le 24 Mars au Théâtre de Suresnes Jean-Vilar ;
le 14 avril au Théâtre de la Nacelle d’Aubergenville ; en juillet 2023 au Théâtre du Train Bleu (festival d’Avignon) ;
en novembre 2023 au Théâtre de l’Etoile du Nord à Paris.
Tél : 01 46 97 98 10.
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