Entretien Hervé Loichemol
La maladie du retour Le directeur de la [...]
D’après Nus sommes, la peau des images, de Jean-Luc Nancy, Anne Le Guernec, comédienne associée, explore les secrets de la création dans Mus(é)es, dialogue entre le peintre et son modèle.
« J’ai écrit ce spectacle pour qu’il soit joué dans les musées. M’intéressaient les rapports du peintre et de son modèle. Il s’agit de prendre le visiteur par la main et de le plonger dans le hors-champ du musée et de l’œuvre achevée, pour comprendre le processus de la création et récréer l’atmosphère de l’atelier. C’est le sens des parenthèses du titre : passer du musée à la muse. Le spectacle est autant visuel que textuel ; il commence comme une conférence, à partir du texte de Nancy, analyse à la fois subjective, sensible, philosophique et historique. Petit à petit, on entre dans le concret du travail ; la conférencière devient modèle puis muse : d’un texte dense et fourni, on va vers une épure, interprétée par Léonore Chaix, accompagnée par Dan Steffan, qui va peindre et dessiner en direct.
Fidélité et rencontres
J’ai fait partie de la troupe pendant deux ans. Aujourd’hui, je suis présente de manière différente, en travaillant aussi ailleurs. La troupe est à géométrie variable ; il y a une liberté des acteurs de pouvoir aller et venir. Mais on fait partie d’un ensemble artistiquement lié à un projet. Etre comédien associé permet la pluridisciplinarité : jouer, mais aussi enseigner, mettre en scène des petites et moyennes formes. Cela permet surtout un rapport plus intime avec le public : au fil des années, on connaît de plus en plus les spectateurs. On travaille aussi avec les gens de la maison, ce qui permet de mieux appréhender la logistique quotidienne de l’en-dehors du plateau. D’une manière plus personnelle, je trouve beau d’avoir suivi le travail avec un metteur en scène depuis longtemps, et de demeurer fidèle dans l’ouverture aux autres rencontres : c’est ce qui fait la richesse d’un centre dramatique, qui n’est pas l’outil d’un seul. »
Propos recueillis par Catherine Robert