Janua, trait d’union entre Orient et Occident imaginé par l’Ensemble Irini
L’Ensemble Irini, fondé en 2015 par Lila [...]
Le nouveau et ambitieux projet de l’Ensemble Irini pose la musique de Gabrieli en regard de celle des compositeurs de la « Renaissance byzantine », au tournant du XVIIe siècle. Des voix éclatantes de vie.
Après Janua, qui racontait par la musique les tentatives de réunion des deux mondes chrétiens – Rome et Byzance – à la veille de la chute de Constantinople, l’ensemble Irini opère un saut de deux siècles. Il renvoie, comme en miroir, la musique vénitienne de Giovanni Gabrieli à celle de la « Renaissance byzantine », qui, après plus d’un siècle de quasi silence, émerge avec les compositeurs Konstantinos d’Aghialos et Joasaph du Mont Athos. Lila Hajosi, la directrice de l’ensemble, précise le contexte de création de Post Tenebras : « À cette époque, Venise est dans une situation difficile, en pleine crise économique, territoriale et politique. Pour se redresser, elle choisit la voie des arts : créer de la beauté, de la magnificence, pour de nouveau rayonner. C’est bien ce que va faire Gabrieli depuis la basilique San Marco. Au même moment, la culture byzantine reprend vie, premiers bourgeons d’une identité retrouvée après un long temps de sidération. J’ai voulu mettre en parallèle ces deux dynamiques, même si, contrairement à ce qui s’est passé au Concile de Florence, il n’y a probablement pas eu de rencontre directe entre les musiques des deux rives. »
De grandes architectures musicales
Pour ce programme, destiné à résonner aussi bien dans les églises que dans les salles de concert, Lila Hajosi réunit seize chanteuses et chanteurs et quatre instrumentistes. « Les cuivres apportent un confort appréciable pour les chanteurs, ajoute-t-elle. Ils s’inscrivent dans la polyphonie en venant doubler les voix. Plutôt que des cornets, qui auraient été tout à fait justifiés musicologiquement parlant, j’ai choisi des trombones, qui correspondent davantage à ma façon de construire le son sur une base grave, pour laisser ensuite se développer l’aigu ». La cheffe souligne l’importance de retrouver ces grandes architectures musicales, de renouer avec le grandiose qui, aujourd’hui comme hier, peut redonner à la musique sa capacité à toucher au cœur ceux qui l’écoutent.
Jean-Guillaume Lebrun
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