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Focus -236-TANDEM Hippodrome de Douai / Théâtre d’Arras
Directeur de TANDEM, Gilbert Langlois creuse le sillon d’une programmation qui tend à la mobilité, la transversalité et l’ouverture aux nouvelles dramaturgies de la scène.
Qu’est-ce que représente, pour vous, l’extension du label de Scène nationale aux deux lieux de TANDEM, qui devient ainsi la Scène nationale de Douai et d’Arras ?
Gilbert Langlois : Ce label me conforte dans l’action que je mène à Douai et Arras, une action qui s’appuie sur la construction d’un même projet artistique visant à unifier un double territoire composé de 500 000 habitants. Cela en travaillant à relier et à créer de la mobilité, à favoriser le passage des frontières, en mutualisant les moyens de l’Hippodrome de Douai et du Théâtre d’Arras qui, à eux deux, disposent de six plateaux de théâtre et d’une salle de cinéma.
Quelles sont les grandes lignes de ce projet artistique ?
G. L. : D’abord, l’exigence, l’ouverture aux nouvelles dramaturgies, le goût de la transversalité et des propositions pluridisciplinaires. Et puis, nous travaillons à accueillir en résidence le plus possible de créateurs, à assurer une permanence artistique dans nos théâtres. Ce qui passe, également, par une volonté de développer des séries de représentations plus longues pour les spectacles que nous programmons.
« Les artistes que nous accueillons, d’une façon ou d’une autre, bougent les lignes. »
Jonathan Châtel et Adrien Béal sont les deux artistes associés à TANDEM pour cette saison 2015/2016. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
G. L. : Lorsque nous avions accueilli Jonathan Châtel en résidence (ndlr, en 2012, pour sa mise en scène de Petit Eyolf), j’avais été très étonné par la façon dont il travaillait au plateau. Ce qui m’intéresse beaucoup chez cet artiste, c’est qu’il y a, dans son travail, comme un entêtement à ne jamais aller du côté de la facilité, à toujours creuser la question du sens. On ne rencontre pas beaucoup de jeunes metteurs en scène qui font preuve de cette exigence-là. Or je perçois un peu la même chose chez Adrien Béal… Je sens, chez lui aussi, l’envie d’explorer des chemins peu connus, de faire de vraies tentatives d’écriture et de recherche au plateau. Leurs esthétiques sont différentes, mais il y a vraiment un point commun entre ces deux artistes.
Au-delà de cette tendance à expérimenter et à écrire à partir du plateau, quelle orientation se dégage, pour vous, des territoires artistiques qui composent cette nouvelle saison ?
G. L. : Peut-être une singularité dans le regard que tous ces créateurs portent sur la société et sur le monde. Que ce soit Jonathan Châtel et Adrien Béal, ou alors Romeo Castellucci, Christoph Marthaler, Cédric Gourmelon, David Strosberg, Les Chiens de Navarre, Milo Rau, Séverine Chavrier, Roland Auzet, Marlene Monteiro Freitas…, je crois que, souvent, les artistes que nous accueillons, d’une façon ou d’une autre, bougent les lignes.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
TANDEM. Douai Hippodrome
Place du Barlet, 59500 Douai. Tél : 03 27 99 66 66.
Arras Théâtre, 7 place du Théâtre, 62000 Arras. Tél. : 03 21 71 66 16.
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