La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -149-Moliere

Nicolas Auboyneau, directeur de l’Unité Culture et Spectacle vivant à France Télévisions

Nicolas Auboyneau, directeur de l’Unité Culture et Spectacle vivant à France
Télévisions - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 mai 2007

Comment faire entrer l’espace du plateau dans l’exiguë boîte à images ? La
télévision parle du théâtre et le montre en tâchant d’inventer les meilleurs
moyens de sa publicité.

Quelle est la place du théâtre à la télévision ?

Nicolas Auboyneau : C’est compliqué le théâtre à la télévision ! Le
théâtre est un genre qui n?est pas destiné à être filmé. Certains spectacles s’y
prêtent, d’autres moins. Notre mission est de satisfaire le public le plus large
possible, en lui montrant à la fois des pièces du répertoire et des comédies ou
des spectacles plus festifs. On diffuse en moyenne une dizaine de pièces par an.
France 4 propose du théâtre en direct tous les mois et France 3 ouvre son
antenne au théâtre (plutôt à des comédies) tous les dimanches après-midi. France
Télévisions réserve sa part à la vie culturelle dans les journaux, les grands
magazines de divertissement ou d’information, notamment au moment des festivals
comme le fera Des Mots de minuit cet été à Avignon.

Quel théâtre choisissez-vous de montrer ?

N. A. : Ce qu’on cherche à faire, c’est à être le miroir de la vie
théâtrale en France. Cela nous engage vers des choix patrimoniaux, comme celui
de Cyrano de Bergerac, joué à la Comédie-Française et diffusé sur France
2 cet automne, ce qui constituera un vrai événement. Proposer un tel événement
chaque semaine serait contre-productif. Il faut trouver le bon moment et le
public que ça concerne. Il est évident qu’on ne peut pas tout diffuser. Un
théâtre trop expérimental ou des spectacles trop longs posent des problèmes de
rythme, de durée et de format.

« Ce qu’on cherche à faire, c’est à être le miroir de la vie
théâtrale en France. »

Quelle est la difficulté de montrer le théâtre à la télévision ?

N. A. : C’est de réussir à maintenir la force du spectacle et la qualité
de présence de l’acteur : ce quelque chose d’unique et de fragile que la
télévision a tendance à diluer. On ne peut pas filmer le théâtre comme du
football, se contenter de planter la caméra devant la scène. Il faut que le
réalisateur instaure une vraie collaboration artistique avec l’équipe théâtrale.
Le réalisateur est un passeur et le résultat n?est magique que lorsqu’il a
compris ce que l’artiste veut montrer. Il faut une vraie humilité, puisqu’on
sert un spectacle, et du talent : c’est une alchimie très compliquée.

Pourquoi choisissez-vous de retransmettre la Nuit des Molières ?

N. A. : C’est une tradition, c’est une fête et c’est dans les missions du
service public de retransmettre les grandes cérémonies comme celle-là ! C’est le
moyen de faire connaître des spectacles, des auteurs et des interprètes. La
cérémonie a un vrai impact sur les tournées ou sur la durée de vie des
spectacles qui continuent ou sont repris grâce au label qu’offre un Molière.
Cette année, en plus, huit modules seront diffusés pendant deux semaines en
amont de la soirée et seront orientés sur la promotion des nommés.

Propos recueillis par Catherine Robert

A propos de l'événement



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