Danses autour du monde, avec le trompettiste Pacho Flores et sous la direction de Dina Gilbert
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Focus -336-L'orchestre national d'Île-de-France, l'excellence musicale pour tous
Case Scaglione, directeur musical depuis 2019, fait ressortir les choix qui ont guidé ses concerts, et évoque son travail avec l’orchestre.
Comment avez-vous choisi les programmes des quatre concerts que vous dirigez cette saison ?
Case Scaglione : Chaque programme raconte une histoire différente, et mes choix ont porté sur la création de parcours qui créent une connexion émotionnelle avec le public tout en mettant en valeur l’orchestre. Dans Voyage avec Rachmaninov, qui réunit la virtuosité de la Rhapsodie sur un thème de Paganini avec les couleurs et la vitalité rythmique des Danses symphoniques, on met en avant le lyrisme et l’éclat de la dernière période créatrice du compositeur. Legends associe le brut et théâtral Mandarin merveilleux de Bartók avec l’hypnotique Boléro de Ravel et Le Lac des cygnes de Tchaïkovski, pour montrer comme les légendes, les rituels et la danse ont été source d’inspiration. Rendez-vous avec Mahler est entièrement consacré à la Neuvième Symphonie, peut-être son adieu le plus intime à la vie. Éric-Emmanuel Schmitt a écrit un texte, qu’il lira lors du concert, et qui éclaire l’univers émotionnel de la partition, non pas comme une explication, mais comme une invitation à écouter avec le cœur ouvert. Enfin, Folk Songs explore la manière dont les compositeurs de toutes les cultures, d’Orient et d’Occident, ont transformé les traditions folkloriques en musique symphonique. C’est une façon de célébrer l’universalité du chant et de la narration à travers le son orchestral.
Pourquoi choisir la Neuvième de Mahler pour les liens entre musique et littérature ?
C.S. : La programmation doit tenir compte du contexte dans lequel baigne le public. Si l’Île-de-France bénéficie d’une vie musicale parmi les plus riches au monde, l’excellence spécifique de la culture française réside peut-être dans notre lien avec la littérature, qui a fait de notre pays l’un des plus fertiles pour la pensée critique et la philosophie. En tant qu’amateur de livres, j’ai été stupéfait par le nombre de personnes que j’ai vu lire dans les parcs et jardins pendant leur temps libre, lorsque je suis arrivé en France. L’écrit, patrimoine inné de tous les Français, est donc le point de départ idéal pour un chef-d’œuvre comme la Neuvième Symphonie de Mahler. Le public en comprendra la profondeur et l’authenticité des sentiments exprimés, même s’il ne connaît pas la vie du compositeur. Cependant, grâce au regard d’un grand écrivain comme Éric-Emmanuel Schmitt, les spectateurs pourront aller plus loin dans l’exploration de la partition et vivre une expérience émotionnelle plus riche.
Quelle est, selon vous, l’évolution de l’identité de l’orchestre depuis votre arrivée à la direction musicale ?
C.S. : Nous avons travaillé avec rigueur sur les aspects techniques à mon arrivée, qui, maintenant, sont gérés par les musiciens eux-mêmes la plupart du temps. C’est probablement l’aspect le plus gratifiant de mon expérience avec l’orchestre. Il y a eu un important changement de génération, et nous avons recruté une vingtaine de nouveaux membres à des postes clés. Aujourd’hui, le son de l’orchestre est plein de caractère : il a une vraie personnalité, et ne cesse de gagner en cohérence au fil des saisons. C’est un plaisir d’entendre émerger la profondeur des cordes. C’était particulièrement évident dans des œuvres comme la Septième Symphonie de Mahler l’année dernière, et j’ai hâte de voir ce que donneront la Neuvième Symphonie, ou encore Bartók et Ravel.
Propos recueillis par Gilles Charlassier
Voyages avec Rachmaninov, le 16 octobre.
Légendes, du 15 au 23 novembre.
Rendez-vous avec Mahler, du 10 au 14 mars.
Folk songs, du 22 au 29 mai.
Orchestre national d’Île-de-France
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