Léa Vinette, entre laboratoires et création

« Le mécénat de la Caisse des Dépôts m’avait aidée pour la création de Nos feux, ma seconde pièce, en permettant de nouer un dialogue avec d’autres partenaires. En 2025, j’ai candidaté pour un accompagnement de ma compagnie. Ce soutien porte sur la création, la transmission ou le lien avec les publics, la diffusion et la structuration. Il nous a aidés quant à l’emploi administratif, et à la mise en place de laboratoires, qui aménagent des temps de travail avec des interprètes sans qu’ils soient associés à une création. Cet accompagnement consolide la fonction de chorégraphe, qui n’est pas seulement artistique, mais concerne aussi la communication, la transmission d’outils, la gestion de personnes. En tant qu’artiste émergente, je sais que j’ai encore beaucoup à apprendre.

Danser la contradiction et se transformer

Pour ma nouvelle création Éclats, je n’avais pas envie de suivre une dramaturgie ou une trame, mais plutôt de m’appuyer sur des éclats de narration. Je m’attache cependant à des intentions, des émotions : je ne cherche pas une danse abstraite. Je parle notamment de grâce et de primitivité, en passant de l’une à l’autre pour exprimer la danse. La primitivité, c’est l’idée de mettre sur le plateau des corps instinctifs, bruts, ce qui crée un état de présence puissant, et peut-être dérangeant. La grâce, qui est aussi un plaisir lié à une certaine qualité de corps, emmène vers des gestes qui vont davantage respirer. J’aime bien les contradictions, et dans mon langage j’alterne entre ces deux pôles. »

Propos recueillis par Nathalie Yokel