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Focus -282-Yes ! par le Palazzetto Bru Zane et la Compagnie Les Brigands à l’Athénée
Baptiste Charroing a pour mission de faire rayonner les productions de l’institution, qui fête cette année ses dix ans et, à travers elles, le répertoire romantique français. À l’occasion de la production de Yes !, il explique combien la redécouverte du répertoire lyrique léger est importante dans cette mission.
Depuis quelques années, le Palazzetto Bru Zane met l’accent sur le répertoire léger. Quels sont les atouts de ce répertoire ?
Baptiste Charroing : Pour développer le rayonnement de son répertoire, le Palazzetto Bru Zane s’est doté d’un pôle de production propre avec pour ambition de toucher un public le plus large possible. Le répertoire léger s’est alors imposé naturellement. Ces œuvres qui mêlent théâtre et musique, parlé et chanté, se prêtent particulièrement à une diffusion dans de nombreux lieux. Et, de fait, le succès a été immédiat puisque ces spectacles tournent beaucoup et totalisent des dizaines de représentations, grâce aux partenaires fidèles qui les accueillent et les soutiennent financièrement. Pour Yes !, c’est le cas de La Coursive à La Rochelle, de l’Opéra de Reims qui a construit les décors ou du Théâtre Montansier de Versailles qui a accueilli les premières représentations.
C’est pourtant un répertoire qui a longtemps été regardé avec une certaine condescendance.
B.C. : C’est vrai, il est parfois perçu comme ringard. Pour autant, nous avions deux certitudes. Les productions d’Offenbach de Marc Minkowski et Laurent Pelly, il y a maintenant plus de vingt ans, ont montré, s’il en était besoin, que ce répertoire peut être solide. Ces mêmes productions ont aussi prouvé que, porté par des artistes de qualité, ces œuvres trouvent leur public. Cela n’a d’ailleurs rien d’étonnant : elles ont connu un succès phénoménal au moment de leur création. Notre relation avec Les Brigands s’est établie, depuis Les Chevaliers de la Table ronde d’Hervé, sur cette volonté de renouer avec une tradition française qui court d’Offenbach et Hervé jusqu’à l’entre-deux-guerres, avec Yvain. Avec Les Chevaliers de la Table ronde, Yes ! et, entre les deux, Les P’tites Michu de Messager présentées l’an dernier, nous bouclons avec Les Brigands une traversée de ce répertoire. Mais il y a encore tant à découvrir !
Y a-t-il une spécificité du travail musicologique sur ces œuvres ?
B.C. : En soi, le travail ressemble à celui sur les œuvres « sérieuses ». Je suis toujours admiratif de voir les musicologues extirper des fonds des bibliothèques des partitions souvent incomplètes, puis les croiser pour reconstituer un matériel complet. Après, même si tout est fait pour retrouver l’état et l’esprit originels de l’œuvre, nous ne nous interdisons pas de proposer une transcription. Il faut tenir compte de la réalité du métier de producteur : Les Chevaliers de la Table ronde n’auraient pas connu soixante-dix représentations si nous nous étions astreints à conserver l’orchestration originale.
Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun
Tél. : 01 53 05 19 19.
Également les 5 et 6 décembre à La Coursive à La Rochelle (17), le 19 janvier à l’Opéra de Vichy (03), le 26 mars au Moulin du Roc à Niort (79), le 31 mars au Relais culturel d’Haguenau (67)...
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