Le groupe Sarāb au carrefour des rêves

Chaque titre est une épopée. Avec une construction rigoureuse, une énergie transpirante de rock, une alternance entre des solos et riffs absolument jazz, un bouillonnement d’arpèges orientaux, des langues mélangées, des instants suspendus comme des envolées puissantes, des phrases acoustiques et des allures électro, l’album Qawalebese Tape (Colore Productions 2023) réussit la prouesse d’une homogénéité claire. Guitare, voix, claviers, trombone, batterie, basse dialoguent en un bouillonnement ultra maîtrisé, avec en guest des cuivres et même un saz.

Un souffle de fusion créative

Le travail du son et les arrangements remarquables créent un univers vintage qui nous plonge dans les sixties, patiné d’effets, de notes tenues, de montées haletantes, de pauses bienvenues. Le résultat cinématographique est pétri d’images sonores, et si le propos est de rendre hommage aux musiques d’Égypte et de Syrie, on est également partout ailleurs. Au final, une transe certes très orientale, mais surtout inspirée et œcuménique.

Vanessa Fara