La Diane Française, ensemble résident du Festival baroque de Pontoise

Stéphanie-Marie Degand a créé un ensemble à son image. Curieuse insatiable, la violoniste parcourt avec le même souci de justesse les répertoires les plus variés, jusqu’à la création d’œuvres de ses contemporains, même si, depuis ses débuts comme soliste, chambriste et musicienne d’ensemble, ses goûts la ramènent régulièrement vers le moment baroque. Un disque publié en 2002 résume bien cet esprit d’ouverture : il est intitulé De Biber à Tanguy (avec la sonate pour violon seule que ce dernier lui a dédiée). L’ambition de La Diane Française se cale sur celle de sa directrice artistique : révéler ce qui fait l’histoire de la musique française à travers les époques en la resituant dans son contexte, musical autant que littéraire ou artistique. Ainsi, quand la plupart des ensembles font de l’œuvre un fétiche, Stéphanie-Marie Degand s’autorise à n’en retenir, pour un concert donné, qu’un air ou un mouvement, dans le but toujours de confronter un style, une façon de faire à une autre qui l’éclaire –  ainsi ce programme « Mozart à Paris », donné l’an dernier à Pontoise, où le voyage de 1778 était évoqué par le voisinage de pages de Rameau, Gluck ou Duphly. Cette saison, Stéphanie-Marie Degand propose de redécouvrir les Récréations du violoniste-compositeur Jean-Marie Leclair, mises en regard de Corelli et Marais (21 mars). Elle reprogramme également le spectacle « Ève dans l’humanité » où les airs de Haendel, Lully, Rameau, Gluck… soulignent le propos de la féministe Maria Deraismes, lu par Julie Depardieu (22 décembre).

Jean-Guillaume Lebrun