Focus -325-Artistes Génération Spedidam : la chanteuse Jyzzel
Jyzzel : La Louve se Love, entre pop et rock

Évoluant entre la pop et le rock, la chanteuse Jyzzel a depuis quelques années glané de nombreux prix. Elle fait partie de la Génération Spedidam 2022-2024, un dispositif qui récompense les talents de niveau international. Cet automne, elle publie un second EP, Love, dans la foulée de Louve, paru en mai 2024. L’occasion toute trouvée de faire les présentations.
Comment en êtes-vous arrivé à chanter ?
Jyzzel : À la maison, mon père jouait de la guitare et chantait, ma mère chantait, tous deux en amateurs. Nous chantions aussi beaucoup à l’église, lors des fêtes de famille. C’était comme une évidence pour moi de m’exprimer ainsi. Je chante depuis l’enfance, puis à l’adolescence je suis entrée au Conservatoire de Nancy, puis à celui de Strasbourg, en chant lyrique. Je voulais intégrer une classe de chant jazz, mais on m’a dit qu’on n’y apprenait pas assez les bases du chant…
Quelles ont été vos premières expériences ?
J : J’ai commencé à seize ans dans un spectacle à Sélestat, puis vers l’âge de dix-neuf ans j’ai tourné avec un pianiste pour des soirées et évènements, en France, en Allemagne et en Suisse. En parallèle, j’ai intégré un groupe de rock. Par la suite pas mal de tremplins m’ont permis de me faire connaitre et de gagner en assurance. La première expérience importante fut lorsque j’ai fait la première partie de Clara Luciani en 2018 à la Souris verte d’Épinal : c’était une date particulière, car je venais d’avoir un accident de la route deux jours avant. Me retrouver sur scène, en vie, a pris une autre dimension, encore plus forte… J’ai connu beaucoup de tremplins comme celui du Mans Pop Festival l’année d’après, où j’ai remporté quatre prix dont celui du public, ou celui de Périgueux où j’ai eu le premier prix. Et j’ai participé aux Rencontres d’Astaffort avec Les Voix du Sud, lors d’un stage avec Francis Cabrel.
Pourquoi avoir choisi ce pseudo, Jyzzel ?
J : C’est une construction avec plusieurs références : le J vient de mon deuxième prénom Jacqueline. Les deux Z, du nom de famille de mon grand-père italien, Lizzi, qui avait une vision positive et lumineuse sur la vie, et j’ai gardé le EL de mon prénom Murielle. J’aime beaucoup les prénoms qui sonnent un peu « ancien » et je me disais que cette écriture particulière donnait une autre vision, plus créative, plus moderne. C’est assez similaire avec ma façon de chanter la musique en français. J’y apporte une touche pop, électro, rock, pour sortir du cliché « chanson française ». Et par ailleurs, Jyzzel, c’est aussi une référence au ballet Giselle.
Quelles différences entre chanter en anglais et en français ?
J : En fait, il y a plus de facilité à chanter en anglais, les sonorités sont plus simples à trouver, notamment pour faire « groover » une chanson. C’est un plus grand challenge de chanter et d’écrire en français, surtout si on veut faire de la pop, de la soul ou du rock. Il y a davantage de mots en anglais qui se terminent par des voyelles, ce qui simplifie l’émission vocale ; les mots se mêlent plus aisément à la musique. Néanmoins j’aime chanter en français, c’est ma langue natale, avec tellement de jeux de mots, d’expressions, de métaphores… C’est un plaisir d’écrire mes chansons en français et de sentir l’impact des mots lors des concerts.
« La scène, c’est mon grand amour. C’est l’endroit où tout ce qui est impossible devient possible. »
Quels sont vos sujets de prédilection ?
J : Beaucoup de textes s’inspirent directement de mon vécu. Cela peut aussi être des coups de gueule par rapport à certains aspects de la société dans laquelle nous vivons, ou un texte pour un proche. Une foule de choses peuvent nous inspirer et c’est ce qui est fantastique : se laisser guider par ce que la vie nous insuffle au moment où l’on prend notre stylo.
Vous publiez un nouvel EP intitulé Love. Comme en écho au premier Louve ?
J : J’ai construit ce second EP comme un second chapitre de Louve sorti en mai 2024. De « louve » à « love » il n’y a qu’un « u » qui fait la différence. Du français à l’anglais il n’y a parfois pas grand-chose qui fasse une réelle différence, et l’essentiel c’est bel et bien l’amour, à savoir l’énergie qu’on donne ou qu’on se donne, qui est positive et lumineuse.
Après cet EP, vous annoncez déjà une tournée. La scène reste-t-elle l’espace idéal pour s’exprimer ?
J : La scène, c’est mon grand amour. C’est l’endroit où tout ce qui est impossible devient possible, où on peut laisser libre cours à son imagination, être qui on est à 100%. On ne sait jamais comment le public va réagir, si la magie va opérer, c’est à chaque fois différent, et cette surprise est toujours étonnante à vivre.
A propos de l'événement
Lovedu jeudi 17 octobre 2024 au jeudi 17 octobre 2024
Louve, mai 2024.
Love, automne 2024.