Homo Sapiens de Caroline Obin

« Depuis la création de l’Apprentie Compagnie, en 1997, je mêle le langage du clown que je pratique moi-même à d’autres disciplines. Cela dans un aller-retour constant entre scène et recherche en milieu humain. Ma nouvelle création, Homo Sapiens, appartient au deuxième versant de mon travail. Avec cette pièce, j’ai voulu aller aux racines du clown, qui pour être depuis ses origines au carrefour de nombreuses disciplines est un être d’une physicalité particulière. Ce spectacle marque pour moi un tournant. C’est en effet la première fois dans l’histoire de ma compagnie qu’une création est issue d’un mode d’écriture collectif. Pour que ce spectacle prolonge ma pratique et ma pensée du clown, il fallait que je puisse en former les interprètes.

La beauté, porte d’entrée vers le clown

C’est pourquoi j’ai choisi de travailler avec de jeunes artistes sortis récemment d’écoles supérieures d’art. Cinq viennent du cirque, une de la danse, une du théâtre. Pour obtenir la physicalité recherchée, je fais appel au krump. Cette danse – qui rejoint le clown par sa forte expressivité et qui a pour but de canaliser la rage – présente une apparence presque primitive. Elle est organique, voire brutale, comme l’est le clown qui m’intéresse. Comme toujours dans mon travail, scénographie et musique sont très importantes. La porte d’entrée vers le clown est pour moi la beauté. La scénographie prolonge le travail plastique réalisé sur le masque. La musique permet au clown de se situer entre un langage abstrait et une expression concrète ».

Propos recueillis par Anaïs Heluin