On achève bien les anges (élégies)
C’est l’unique spectacle du festival [...]
Focus -243-Printemps des Comédiens
A la tête du Printemps des Comédiens depuis 2011, Jean Varela a conçu cette 30ème édition dans la droite ligne de sa vision du festival : celle d’un grand rendez-vous de théâtre d’art et de création.
A l’occasion de ce 30ème anniversaire, pouvez-vous revenir sur l’identité du Printemps des Comédiens ?
Jean Varela : Ce festival fait partie de la grande épopée de la décentralisation théâtrale en France. Il est né en 1987, dans la foulée des secondes lois de décentralisation de 1986, lorsque les départements et les collectivités territoriales ont obtenu la possibilité de mettre en place de nouvelles politiques publiques. A ce moment-là, le département de l’Hérault a décidé de créer un festival de théâtre à Montpellier, au sein du Domaine d’O.
Sur quelle ligne artistique ce festival a-t-il été fondé ?
J. V. : A l’origine, Daniel Bedos a inscrit le Printemps des Comédiens dans la filiation directe du théâtre de service public. Tous les grands metteurs en scène y ont été accueillis. Mais au fil du temps, cette ligne a évolué. La place du théâtre d’art a peu à peu diminué, au profit de ce qu’on a commencé à appeler le nouveau cirque.
Une place que vous vous êtes attaché à revaloriser lorsque vous avez pris la direction de ce festival, en 2011…
J. V. : Oui. J’ai voulu revenir aux fondamentaux : le théâtre d’art et de création, les acteurs. Cette année, par exemple, nous avons programmé dix-sept propositions de théâtre, qui peuvent bien sûr prendre la forme de théâtres mêlés. Car, pour moi, des artistes comme Bartabas ou Yoann Bourgeois ne sont pas des artistes de cirque, mais des artistes de théâtre.
Quelles sont les couleurs dominantes de cette 30ème édition ?
J. V. : J’ai souhaité, une fois de plus, montrer un état des différents possibles du théâtre. Cela passe par la convocation de grands maîtres : Giorgio Strehler, Peter Brook, Georges Lavaudant… Par ce que j’appelle les bricoleurs de génie, comme Simon McBurney, James Thierrée ou Jaco van Dormael… Et enfin, par un regard sur la transmission, avec le Collectif OS’O, ainsi qu’un projet conçu par Gildas Milin, en collaboration avec l’Ecole nationale supérieure d’art dramatique de Montpellier. J’avais également envie, comme chaque année, de faire entendre des grands textes du répertoire, de les réinterroger. C’est ce que vont faire, entre autres, Guillaume Vincent et Jean-François Sivadier.
Focus réalisé par Manuel Piolat Soleymat
Tél. : 04 67 63 66 66. www.printempsdescomediens.com
C’est l’unique spectacle du festival [...]