François-Frédéric Guy, un lien retrouvé

« Mon histoire avec Chopin, c’est compliqué, dit d’emblée François-Frédéric Guy. Enfant, j’entendais mon père jouer les Nocturnes. Adolescent, par rébellion, je jouais tout sauf Chopin. Pourtant, c’est sans aucun doute mon compositeur de cœur ». Invité à Bagatelle, il joue en récital, le Premier Concerto avec le Quatuor Parisii. Et puis… plus rien. « En fait, j’ai gardé Chopin pour moi. Je ne m’y suis replongé de façon intensive que récemment, au moment du Covid. Le résultat a été l’album intitulé « Jardin secret » et, dans la foulée, le plaisir de revenir au Festival Chopin pour lequel j’ai une tendresse énorme ».

Des Nocturnes de jeunesse à la Polonaise-Fantaisie

Venu en 2022 avec la Troisième Sonate, François-Frédéric Guy trace cette fois un parcours à travers les Nocturnes et les trois Fantaisies : l’opus 49, la Polonaise-Fantaisie et la Fantaisie impromptue, « une œuvre de jeunesse que Chopin n’aimait pas, où l’on voit beaucoup l’imitation de Beethoven. Mais c’est justement ce qui la rend touchante : l’impression d’un trait de Beethoven au milieu d’une page de Chopin. J’adore cette œuvre imparfaite, où il faut un peu improviser dans la partie centrale. À l’inverse, les œuvres de maturité requièrent une multitude de détails pour rendre justice à l’invention de Chopin ».

Jean-Guillaume Lebrun