Festival Pierres Lyriques de Samuel Jean, la musique en itinérance

Les missions aujourd’hui sont-elles toujours les mêmes ?

Samuel Jean : À l’origine, le festival se tenait dans un territoire profondément rural, le Béarn des Gaves, où nous voulions amener la musique avec des musiciens de qualité. Depuis, nous avons élargi notre champ d’action à d’autres lieux, des villes comme Pau, Oloron-Sainte-Marie, Orthez ou Lescar. Nous ne faisons pas deux concerts au même endroit. Ce n’est pas toujours simple, mais nous avons un super régisseur et une équipe de bénévoles dynamique. Il s’agit de toucher un public pour qui un concert n’est pas quelque chose d’aisément accessible.

Vous dirigerez La Traviata cet été. Est-ce un aboutissement ?

S.J. : C’est une façon de marquer le coup pour la 25^e édition du festival. Dans cette région, il n’y a quasi jamais d’opéras, même en version de concert. Pendant les premières années du festival, nous avons présenté de nombreux ouvrages lyriques légers. Ensuite, nous avons davantage programmé des oratorios, comme L’Enfance du Christ de Berlioz il y a deux ans. Donner La Traviata, avec des solistes de qualité et un orchestre complet [l’orchestre du festival, porté à une quarantaine de musiciens] est un beau geste, qui nous permet de revenir à notre ADN lyrique.

« La SPEDIDAM est un facilitateur de rencontres. »

Le 30 juillet, vous jouez, comme pianiste, avec deux autres artistes Génération Spedidam, Mathilde Calderini et Romain Leleu. Est-ce l’occasion de débuter de nouvelles collaborations ?

S.J. : Je connais Romain depuis plus de quinze ans. Je l’avais invité plusieurs fois à l’Orchestre d’Avignon et nous jouons régulièrement ensemble. J’ai travaillé avec Mathilde l’an dernier pour un concert Poulenc, dans le cadre d’un dispositif SPEDIDAM. La SPEDIDAM est un facilitateur de rencontres. Soutien très important du festival depuis cinq ans, elle porte sur nous un œil attentif et bienveillant. Je suppose qu’elle se retrouve bien dans notre manière de proposer une grande qualité musicale dans des territoires reculés.

Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun