Les visages pluriels du Quatuor Béla
Engagé dans la création contemporaine, le [...]
Focus -331-Génération Spedidam
Interprète reconnue du répertoire contemporain, Fanny Vicens fait dialoguer les époques pour explorer la palette musicale de l’accordéon.
Pour Fanny Vicens, sa pratique d’accordéoniste se décline en « trois rôles », soliste, chambriste et musicienne d’ensemble, qui se complètent et s’enrichissent mutuellement. C’est le dernier qu’elle incarne, comme membre supplémentaire de l’Ensemble Intercontemporain, pour la première publique du Requiem de Francesco Filidei, joué à huis clos pour une captation vidéo pendant la pandémie. « Lorsque j’interprète une création, je cherche à me l’approprier, comme si j’avais pu l’écrire. Dans cet accordage affectif, j’amène ma propre sensibilité pour donner vie et sens à la partition, à partir du codage livré par le compositeur. Je suis également professeure à la HEMU de Lausanne, et faciliter la réception des nouvelles œuvres auprès du public fait partie de mon engagement dans la transmission. »
Hybridations expressives
Ses explorations contemporaines nourrissent des expérimentations sur la facture instrumentale, pour élargir les possibilités de jeu dans la musique baroque et classique. « Avec Jean-Etienne Sotty, on a développé depuis dix ans des accordéons microtonals, et, avec la fabrique Bugari, élaboré deux nouveaux accordéons, l’un en tempérament inégal Vallotti, l’autre en mésotonique. Nous ne sommes pas que dans une quête historique, mais plutôt une hybridation. Cela permet de jouer au diapason baroque à 415 Hz, tout en révélant des couleurs différentes et des ressources expressives inédites. » Ce dialogue entre les époques s’illustre de manière exemplaire dans l’hommage à Sofia Goubaïdoulina articulé autour de In Croce, pour violoncelle et accordéon. Conçu pour les 90 ans de la compositrice en 2021 comme une immersion dans la trajectoire de son imaginaire musical, où Bach voisine avec les traditions juives et tatares, le programme qu’elle présente avec Virginie Constant prendra un tour commémoratif avec la récente disparition de cette figure majeure des dernières décennies.
Gilles Charlassier
Le 12 avril à Manosque, le 12 avril.
Le 6 mai à la Philharmonie de Paris.
Le 7 mai au Festival Musiques démesurées à Clermont-Ferrand, le 7 mai