Des séminaires pour penser la scène, rencontre avec Anne Hertzog

Quels sont les principaux enjeux de ce programme de séminaires ?

Anne Hertzog : En ce qui concerne l’université et le master, ces rencontres ont pour but de mettre les étudiants en contact avec des œuvres de spectacle vivant et des paroles de créateurs, souvent venus de l’étranger. Cela afin de leur permettre de réfléchir à l’engagement artistique et à la dimension politique de l’art. En ce qui concerne la Scène nationale, notre cycle de séminaires lui permet de s’ouvrir à d’autres publics en inventant de nouveaux espaces de réflexion sur les formes théâtrales, des espaces qui questionnent notamment la relation entre esthétique et politique, esthétique et social, esthétique et approche critique du monde. De manière générale, nos séminaires sont fondés sur la mise en présence de différentes formes d’altérité, sur l’idée que la complexité de l’humanité doit être regardée et interrogée par des voix multiples. 

« Nos séminaires sont fondés sur l’idée que la complexité de l’humanité doit être regardée et interrogée par des voix multiples. »

Autour de quelles créations les quatre rencontres de cette édition 2022 seront-elles organisées ?

A.H. : La première approfondira les enjeux thématiques de White Cube, le film documentaire de Renzo Martens (ndlr, « Art, développement et justice spatiale en situation post-coloniale », le 17 mars à 13h30, avec la géographe Maia Ghattas, au Cinéma Utopia de St-Ouen-l’Aumône). La deuxième sera en lien avec le spectacle Quasi d’Azade Shahmiri (ndlr, « Fragments de vies, vies en fragments dans la société iranienne contemporaine », le 18 mars à 14h, avec les sociologues Behnaz Khosravi et Azadeh Kian, à l’École nationale supérieure d’arts Paris-Cergy). La troisième, elle, réfléchira à partir de la création de Mónica Calle, Ensaio para uma cartografia (ndlr, « Pouvoir de la danse, pouvoir par la danse », le 31 mars à 14h, avec la chercheuse en arts du spectacle Pauline Bovineau et la géographe Natacha Gourland, au Théâtre 95). Quant à la quatrième, elle viendra en regard d’Immaterial de Venuri Perera (ndlr, « Le corps, outil politique », le 1^er avril à 14h, avec la géographe Rachele Borghi, au Théâtre 95).

Propos recueillis par M. P. S.