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Clara Furey crée « Unarmoured », pour se réapproprier une forme d’érotisme

©Crédit : Guillaume Simoneau Clara Furey donne la première française de Unarmoured

Crédit : Guillaume Simoneau Clara Furey donne la première française de Unarmoured

Chorégraphie Clara Furey
Entretien

Publié le 23 avril 2024 - N° 321

Clara Furey retrouve l’Atelier de Paris pour sa nouvelle création, armée d’un désir de se réapproprier le corps et son érotisme.

Comment s’inscrit cette création dans votre démarche artistique, suite à Cosmic love et Dog Rising ?

Clara Furey : Je travaille toujours en forte collaboration avec mon frère Tomas Furey à la musique, dans des pièces où le son tient la place d’architecture. Dans ce sens-là, je suis dans la continuité. Peu importe le thème auquel je m’attache ou de quel endroit somatique je pars, il s’agit vraiment d’un travail d’énergie, qui circule, s’échange et se transforme. La partition est non théâtrale, non narrative, mais je veux que les gens sur le plateau ressortent leur identité, leur personnalité. Et puis j’ai une façon spéciale de travailler le groupe, la répétition. La grande différence, c’est que pour la première fois les quatre performeurs ont des partitions très différentes, alors qu’avant nous étions ensemble dans le même bateau, sur les mêmes tâches.

« Il s’agit vraiment d’un travail d’énergie, qui circule, s’échange et se transforme. »

Que signifie ce titre de Unarmoured ?

C.F. : Tout simplement sans armure. Le point de départ est une envie de me réapproprier une forme d’érotisme qui n’appartient pas au regard de l’autre, ni au jugement. Après avoir eu deux enfants, après avoir eu des blessures post-accouchement, j’avais l’envie de me réapproprier mon corps. Rien de mieux qu’une équipe qui se pose la question de l’identité de genre, de la sexualité, alors me suis entourée d’un groupe de performeurs queer incroyables qui élargissent grandement le spectre des expériences humaines. C’est une nouvelle façon pour moi d’être ensemble sur scène, en acceptant qu’on ait chacun notre histoire. On ne peut pas tous se comprendre, mais cela ne nous empêche pas de nous écouter et d’être ensemble. C’est un peu ça mon parti-pris. Je travaille sur le sentiment de la honte, sur la domination, la soumission, à partir de l’idée de vagues, d’ondes, de l’eau comme gardienne de la mémoire, avec tout ce qui est fluide dans le corps.

Entretien réalisé par Nathalie Yokel