La Terrasse

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Focus -308-4ème édition du Festival La beauté du geste au Théâtre Brétigny : les femmes à l’honneur

Céleste Germe et Maëlys Ricordeau cosignent une édition 100% féminine

Céleste Germe et Maëlys Ricordeau cosignent une édition 100% féminine - Critique sortie  Théâtre Brétigny - Scène conventionnée d’intérêt national arts et humanités
(© Thomas-Badreau) : Céleste Germe et Maëlys Ricordeau, du Collectif Das Plateau.

Entretien / Céleste Germe et Maëlys Ricordeau

Publié le 21 février 2023 - N° 308

Artistes associées au Théâtre Brétigny, Céleste Germe et Maëlys Ricordeau cosignent une édition 100% féminine du Festival La beauté du geste.

En quoi la programmation du Théâtre Brétigny croise-t-elle la ligne artistique de Das Plateau ?

Céleste Germe : Nos créations sont le fruit d’expérimentations de plateau dans lesquelles la littérature rejoint une dimension plastique de la scène. Un peu avant la crise du Covid, dans le cadre d’une résidence aux Ulis, nous avons eu envie de sortir des théâtres pour déployer notre travail sur les territoires : dans des maisons pour tous, dans des foyers, dans des médiathèques… Sans rien lâcher de notre exigence artistique, nous avons cherché à rencontrer d’autres gens. Ce fut le début de notre travail avec les habitantes et les habitants, notamment lors d’ateliers.

Maëlys Ricordeau : Notre association artistique avec le Théâtre Brétigny est venue prolonger ces recherches autour des liens à inventer avec de nouveaux publics. Les expériences qui en ont découlé nous ont confortées dans l’idée de maintenir à notre répertoire des créations correspondant à des adresses et des formats différents. Le fait que Sophie Mugnier (ndlr, directrice du Théâtre Brétigny) nous propose, à Brétigny, une présence artistique assez longue sur l’année, nous a beaucoup intéressées. Cette présence se déplie par le biais de propositions très diverses. 

« La question du féminin, de la féminité, du féminisme est centrale dans toutes nos créations. » Céleste Germe

Dans le cadre de cette association, vous codirigez la 4ème édition du Festival La beauté du geste. Comment vous êtes-vous emparées de cette semaine de créations et d’échanges ?

M.R. : Nous avons invité des femmes artistes à créer, à partir de petits films réalisés par la cinéaste Flavie Trichet-Lespagnol, des formes scéniques courtes dialoguant avec les habitantes et les habitants de Brétigny. Ces films ont été tournés au sein des territoires. Ils mettent en lumière différentes femmes à travers des gestes liés au métier qu’elles exercent.

C.G. : Il y a une gynécologue, une fleuriste, une haptopsychothérapeute (ndlr, thérapeute travaillant à améliorer la santé psycho-affective grâce au toucher, notamment chez les femmes enceintes), des footballeuses et une charpentière. Cette édition 2023 est spécifiquement féminine. Depuis quelques années, la question du féminin, de la féminité, du féminisme est centrale dans toutes nos créations.

« Il nous tenait à cœur que les artistes participant à La beauté du geste trouvent dans ce festival un espace de liberté. » Maëlys Ricordeau

Comment avez-vous choisi les femmes artistes qui participent au festival ?

C.G. : Nous avons souhaité mettre en avant des créatrices plutôt au début de leur parcours et assez différentes les unes des autres. Par exemple, il y a Mathilde Wind, qui est assistante sur nos projets et qui, parallèlement, développe son propre univers. Il y a aussi Carine Goron, qui est une actrice expérimentée, mais qui commence aujourd’hui à mettre en scène. Elle créera une forme avec Marine Filippi. Clara Chabalier, Gwenaëlle Vaudin, Nina Negri et Laura Den Hondt signeront les autres créations. A travers ces invitations, nous avons voulu défendre la notion de sororité.

M.R. : Il nous tenait à cœur que les artistes participant à La beauté du geste trouvent dans ce festival un espace de liberté qui leur permette d’affirmer leur singularité et leur radicalité. Nous avons choisi des créatrices qui pouvaient avoir besoin, aujourd’hui, au début de leur parcours, d’un temps de recherche et d’expérimentation.

Quels sont les termes des commandes passées à ces artistes ?

M.R. : Le cadre des commandes est assez précis. Pour le reste, les artistes ont carte blanche. Les vidéos de Flavie Trichet-Lespagnol doivent être présentes au sein des formes scéniques, qui ne peuvent excéder 25 minutes et doivent mettre en jeu des relations avec les publics présents sur le plateau. Suite à la représentation, les spectatrices et spectateurs doivent être amenés à partager le geste mis en lumière ce jour-là.

C.G. : C’est une façon de sortir le public de sa position de spectateur pour l’amener à prendre part à la création. Ensuite, des discussions avec les habitantes filmées auront lieu. Le programme s’achève par un repas pensé par la designeuse culinaire Magali Wehrung.

Manuel Piolat Soleymat

A propos de l'événement

Théâtre Brétigny - Scène conventionnée d’intérêt national arts et humanités
3 Rue Henri-Douard, 91220 Brétigny-sur-Orge.

Tél. : 01 60 85 20 85.

www.theatre-bretigny.fr

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