Axelle Fanyo, née pour Poulenc

Le répertoire d’Axelle Fanyo est éclectique, du répertoire baroque à la musique contemporaine. De grands rôles-titres, comme Tosca de Puccini et Luisa Miller de Verdi,  voisinent avec des pages plus rares, à l’instar de I was looking at the ceiling and then I saw the sky d’Adams, où elle tenait la partie de Leïla, sans oublier la participation à des spectacles hybrides, telle la tournée du Malade imaginaire de Molière et Charpentier, mise en scène par Vincent Tavernier. Mais l’un de ses compositeurs de prédilection est Poulenc, dont elle a travaillé l’ensemble des œuvres écrites pour sa tessiture de soprano – et parfois au-delà, grâce aux transpositions de registre. Elle rêvait de chanter dans Dialogues des carmélites, son opéra préféré. Dans la nouvelle production de Tiphaine Raffier à l’Opéra de Rouen, elle sera Madame Lidoine, « l’image de la révérente maternelle, qui est dans le don de soi. »

Le texte et le chant

Bien que Régine Crespin soit pour elle un modèle, la soprano française cherche sa propre voie dans une incarnation qu’elle se réjouit d’approfondir grâce à la vision de la metteuse en scène. Axelle Fanyo va confronter, à l’orchestre et aux dimensions d’une grande salle, la recherche de couleurs et de nuances permise par la version condensée pour piano – de la main de Poulenc – qu’elle vient de réaliser avec la Fondation Napoléon. « La difficulté de la partition, qui fait aussi toute sa beauté particulière, est d’être attentif à la précision de la diction tout en gardant l’ampleur de la ligne vocale. Il faut mettre en avant le texte, dont certains mots prennent un sens bien particulier, parfois inhabituel pour le public contemporain, tout en laissant s’épanouir les ressources lyriques de la tessiture assez longue du rôle. »

Gilles Charlassier