Artiste Génération Spedidam : Simon Proust, un chef éclectique et engagé

« Pour le concert symphonique annuel solidaire produit par l’Ensemble Cartésixte, nous croiserons la suite de Peer Gynt, augmentée d’extraits de la musique de scène de Grieg, avec des mélodies traditionnelles scandinaves, dans une petite scénographie réalisée par des enfants des quartiers défavorisés de Tours. Playing for Philharmonie réunit des salariés de la Société Générale coachés par des musiciens des Siècles. Ce pont entre amateurs et professionnels s’inscrit dans le temps long. L’espacement entre les répétitions et l’harmonisation entre des niveaux de pratiques hétérogènes requièrent de la patience et de s’attarder sur certains détails. Mais c’est une expérience humaine unique pour la cohésion au sein de l’entreprise, en ouvrant, pour les participants, une fenêtre de dialogue hors du cadre hiérarchique habituel. Je dirige la moitié – et Alizé Léhon l’autre moitié – de ce programme éclectique conçu pour un public pas toujours familier des salles.

Le baroque par la pratique

Semele sera le deuxième Haendel que je crée avec Emmanuelle Haïm, après Giulio Cesare à Amsterdam en 2022-2023. L’assistant doit garder une approche assez ouverte de la partition pour se fondre dans la vision du chef. Mon rôle évolue selon les productions. Ici, la succession des très nombreux numéros – 78 – souvent courts implique un planning de travail spécifique. Ce qui est sûr, c’est que le répertoire baroque s’apprend en le pratiquant. J’aimerais compléter mon approche de cette esthétique avec Emmanuelle Haïm dans un Rameau et un ouvrage du seicento, Monteverdi ou Cavalli par exemple. Avec Le Docteur Miracle de Bizet à Rouen et dans la région Normandie, je dirigerai mon premier spectacle scénique produit dans des conditions professionnelles. Comme c’est une reprise, il y a tout un matériau sur lequel s’appuyer, et nous pourrons alors travailler avec le plateau vocal pour trouver une approche commune de la production. »

Propos recueillis par Gilles Charlassier