Amélie Casasole part à la rencontre de tous les publics

Quel est votre projet pour le Théâtre de Nîmes ?

Amélie Casasole : La singularité du Théâtre de Nîmes est qu’il est pluridisciplinaire mais conventionné pour la danse. Cet art pour lequel nous jouons un rôle important dans la région va rester central. Nous avons aussi une action de soutien à la création qui va se poursuivre. Mais je souhaite apporter à l’avenir une attention particulière à la jeunesse. Cela montera en charge dans les prochaines saisons et commence dès aujourd’hui avec la création d’un temps fort pendant les vacances de la Toussaint : L’heure des kids. Nous y proposerons des spectacles mais aussi de la pratique. Tout au long de l’année la programmation sera pensée pour susciter l’envie chez les jeunes de venir au théâtre. L’itinérance, le hors les murs, est également un axe qui va être développé. L’idée est de présenter des petites formes dans les villages, les salles de classe, que les artistes aillent au contact de la population. Enfin, j’aimerais un équilibre plus important entre des spectacles fédérateurs et d’autres plus inhabituels. Je tiens beaucoup à l’idée d’un théâtre le plus ouvert possible. Il faut que tout le monde puisse avoir envie d’en pousser la porte, que personne ne se sente exclu.

« Je tiens beaucoup à l’idée d’un théâtre le plus ouvert possible. »

Comment avez-vous choisi vos artistes associées ?

A.C. : J’ai découvert la chorégraphe Marion Muzac avec Le Petit B. C’est pour moi l’exemple même du spectacle réussi et fédérateur : on entre complètement en tant qu’adulte dans son univers et elle fait mouche avec son public cible, de très jeunes enfants. C’est une proposition pointue, intelligente, qui touche quel que soit son milieu ou son éducation. En m’intéressant de plus près à son discours j’ai rencontré quelqu’un de passionnant. Son œil de formatrice – elle est directrice du département danse à l’institut supérieur des arts et du design de Toulouse – m’intéresse, ses créations avec des amateurs également. Quant à Fanny de Chaillé, je suis fan de son travail depuis des années. J’adore son côté inclassable, sa façon de faire prendre corps au texte. C’est une chercheuse qui se réinvente constamment. C’est selon moi avec des artistes comme elle que l’on peut réussir à amener les nouvelles générations à se sentir concernées par le spectacle vivant.

Quels sont les temps forts de cette prochaine saison ?

A.C. : Le Festival flamenco que nous allons bien sûr poursuivre. C’est un marqueur fort du théâtre, un moment très fédérateur mais aussi un des plus grands festivals de cette discipline en France et même en Europe. Nous allons également être associés à un nouveau temps fort de la ville : La Contemporaine de Nîmes. Cette triennale de création contemporaine débutera en avril 2024 et durera deux mois. Nous accueillerons en lien avec le Carré d’Art un jeune plasticien qui créera une performance pour le plateau. À la croisée des disciplines.

Propos recueillis par Delphine Baffour