Le Nouveau Théâtre Populaire fait vivre « Notre Comédie humaine »
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Focus -324-Saison 2024/2025 du Théâtre de La Criée : l’art de bondir et de rebondir
Librement inspiré de Martin Eden, roman de Jack London écrit en 1909, le nouveau spectacle d’Alice Zeniter nous transporte dans une blanchisserie bretonne. Une jeune femme noire d’aujourd’hui, Édène, y travaille le jour et passe ses nuits à écrire…
« Martin Eden est un livre que j’ai lu et relu de nombreuses fois depuis mon enfance. C’est grâce à lui que j’ai réalisé ce qu’était un écrivain au travail. L’écrivain du roman de Jack London n’était pas un bourgeois, mais un type qui avait grandi sans livre, qui ignorait tout des codes de l’édition et qui pourtant était publié. J’étais, tout à la fois, confusément amoureuse de Martin Eden et je voulais lui ressembler. Avec Édène, j’ai essayé de proposer une nouvelle vision de l’activité d’écrivain, en montrant cette fois-ci une autrice au travail. La trajectoire de mon personnage est très rare. Son ascension sociale ne passe ni par un désir de gloire et d’argent, ni par une inadéquation avec son milieu d’origine. Sa quête brûlante est une quête de beauté qui s’expose à beaucoup de déceptions. Car certaines des problématiques exposées par Jack London n’ont pas vieilli : le combat pour vivre un amour avec une personne appartenant à une classe sociale différente, la difficulté d’écrire lorsqu’on a un travail physique éreintant.
Un spectacle 100 % féminin
Ce spectacle interprété par cinq comédiennes (ndlr, Ana Blagojevic, Leslie Bouchet, Chloé Chevalier, Mélodie Richard et Camille Léon Fucien) met en lumière la trajectoire d’Édène d’un milieu à un autre, son mouvement perpétuel entre des espaces régis par des codes différents. Il éclaire aussi la fatigue que tous ces déplacements engendrent. Édène court entre différents endroits : un salon bourgeois, un logement social trop petit, une blanchisserie. Autour d’elle, les autres protagonistes restent à leur place. Chacune voudrait qu’Édène se fixe quelque part, à ses côtés. La pièce que j’ai imaginée raconte des histoires d’amour simples, belles ou cruelles, ainsi que des amitiés qui perdurent malgré les différences. Je crois qu’il y a un côté un peu mélo que la fan de Douglas Sirk que je suis ne renie pas ! »
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat
Tél. 04 91 54 70 54.
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