Le Festival d’Automne offre une carte blanche à la Casa do Povo
Le Festival d’Automne offre une carte blanche [...]
Le dessinateur, plasticien et metteur en scène sud-africain William Kentridge recrée l’un de ses spectacles emblématiques, présenté en 1995 avec la célèbre Handspring Puppet Company. Le pacte faustien y voyage en Afrique, où le mythe devient une figure coloniale d’une insatiable cupidité. Un théâtre fort qui interroge et révèle les mécanismes du pouvoir.
Talent protéiforme engagé depuis toujours contre l’apartheid, le sud-africain William Kentridge a créé ce classique du théâtre de marionnettes un an après les premières élections démocratiques en Afrique du Sud, qui ont porté Nelson Mandela à la présidence et mené l’Afrique du Sud vers la voie d’une transition pacifique afin d’éviter la guerre civile. Le Faust séducteur et rajeuni qui abandonne Marguerite dans l’Allemagne de Goethe est ici transposé en Afrique, où il initie un safari haletant. Interprété par un pantin tandis que Méphistophélès est incarné par un comédien, Faust y est une figure coloniale cupide et cynique, évidemment prompte à satisfaire tous ses désirs.
Appétits illimités
Trente ans plus tard, la pièce d’une ironie aiguisée n’a rien perdu de sa puissance et de sa pertinence. Au-delà du contexte sud-africain, le thème du colonialisme ou du néocolonialisme, mais aussi celui d’une insatiable exploitation des ressources qui met en danger la planète, affirment leur actualité. Le texte est resté le même, ainsi que les marionnettes. La question fondatrice demeure et traverse le périple faustien. L’homme est-il prêt à franchir toutes les limites pour rassasier son appétit de pouvoir ? La pièce exempte de didactisme facile déploie une richesse théâtrale saluée à l’échelle internationale.
Agnès Santi
à 20h, samedi 13 à 15h et 20h, relâche dimanche. Tél : 01 42 74 22 77. Durée : 1h30.
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