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Jazz / Musiques - Gros Plan

Nouvel album : « Duke Ladies » par le Duke Orchestra dirigé par Laurent Mignard. Avec de nombreuses invitées dont Natalie Dessay, Rhoda Scott et Roberta Gambarini

Nouvel album : « Duke Ladies » par le Duke Orchestra dirigé par Laurent Mignard. Avec de nombreuses invitées dont Natalie Dessay, Rhoda Scott et Roberta Gambarini - Critique sortie Jazz / Musiques
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« Duke Ladies » par le Duke Orchestra, avec Natalie Dessay dans les pas d’Alice Babs, pour reprendre des airs de Musique Sacrée d’Ellington. © Pascal Bouclier

NOUVEL ALBUM / Sortie le 17 septembre 2021

Publié le 14 septembre 2021 - N° 291

Aux commandes de son Duke Orchestra, Laurent Mignard signe le premier volet d’un nouveau et ambitieux projet discographique en deux volumes : Duke Ladies (chez Juste une Trace). Une ode aux femmes, inépuisable source d’inspiration du pianiste, chef d’orchestre et compositeur américain, portée par dix invitées de choc – dont les chanteuses Natalie Dessay et Roberta Gambarini et l’organiste Rhoda Scott-, chacune incarnant l’une des facettes de l’esthétique ellingtonienne. 

Depuis près de 20 ans, le trompettiste et chef d’orchestre Laurent Mignard explore à la tête de son Duke Orchestra les richesses enfouies de l’œuvre ellingtonienne pour en éclairer les beautés, dans la pénombre des studios d’enregistrement autant que en concert à la lumière des plateaux. « La musique d’Ellington était d’une richesse prodigieuse et je suis convaincu qu’elle était centrée autour de l’image. Duke avait un temps envisagé une carrière dans les arts décoratifs. Il détestait le vert, adorait le bleu (le bleu royal, surtout les rideaux bleus) et vénérait l’originalité. Pétri de bonnes manières, il cultivait son image avec soin et disposait d’une garde-robe impressionnante. Musicalement, il apportait autant de valeur à des chanson(nettes)s qu’à l’élaboration savante d’images sonores orchestrales évoquant les trains, des paysages, une ville, le quartier de Harlem, la foule, les animaux de la jungle, les petites créatures de la nuit, les personnages de Shakespeare, le ciel romantique de Paris, les peuples… et bien sûr les femmes. La seule limite qu’Ellington s’imposait à lui-même était son imagination. Et il n’en manquait pas… » confie Laurent Mignard. Après le récent triomphe de son projet « Jazzy Poppins », en écho à l’album « Duke Ellington Plays Mary Poppins » enregistré en 1964, Laurent Mignard est déjà engagé dans une nouvelle aventure : Duke Ladies.  Un vaste programme qui fera l’objet de deux parutions discographiques successives : un premier volet qui sort en cette rentrée sur le label Juste une Trace, puis un second volume annoncé pour le printemps avec un grand concert parisien à la clé.

Grâce vénusienne de la musique d’Ellington

Le projet vise à souligner les affinités de Duke Ellington avec le monde du féminin, en illustrant l’influence des femmes dans l’inspiration de Duke Ellington, des fragrances de la Perfume Suite aux fresques orchestrales The Queen’s Suite sans oublier quelques compositions aussi fameuses que Sophisticated Lady ou Satin Doll qui sont de véritables portraits musicaux… Au-delà du glamour de la thématique retenue dans Duke Ladies, ce concept-album s’avère d’une rare pertinence esthétique en cela qu’il souligne la nature féminine même de la griffe musicale ellingtonienne. Par sa sophistication, sa délicatesse et son mystère, toute la musique d’Ellington semble baigner dans un halo de grâce vénusienne… « Duke était un charmeur, certes, mais il était également charmant. Il était passé maître dans l’art de dire aux femmes ce qu’elles voulaient entendre : « Ma chère … que vous rendez cette robe jolie ! ». Par-delà ce besoin de séduire (et d’être séduit), il aimait profondément les femmes, pour ce supplément d’âme indispensable qu’elles apportent à la vie … Comme la plupart d’entre elles, il aimait s’extraire du temps qui passe, s’extasier devant la beauté et se connecter à autrui. Ces multiples incursions dans le monde du féminin ont évidemment nourri une œuvre portée par des hommes, mais dont la femme est l’objet de toutes les attentions » souligne Mignard. Pour servir ces partitions au charme insensé, intemporelles et donc d’une intacte modernité, Laurent Mignard met logiquement en avant les musiciennes de son big band (Aurélie Tropez, sax alto, clarinette; Julie Saury, batterie), et fait appel à un aréopage magnifique d’invitées, parmi lesquelles Natalie Dessay (chant), Rhoda Scott (orgue hammond), Roberta Gambarini (chant), mais aussi les chanteuses Nicolle Rochelle, Myra Maud, Sylvia Howard, Aurore Voilqué (violon) et Rachelle Plas (harmonica).

Jean-Luc Caradec

 

A propos de l'événement

« Duke Ladies » par le Duke Orchestra


Nouvel album : « Duke Ladies » (volume 1). Label :  Juste une Trace (dist. Socadisc).

Sortie le 17 septembre 2021

www.laurentmignard.com

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