Des compagnies taïwanaises à Avignon

Restructuré et renforcé en 2012, suite à la création du ministère de la Culture taïwanais, le Centre culturel de Taïwan à Paris a pour mission de promouvoir les échanges culturels dans tous les domaines de la création artistique, de travailler à « faire connaître en Europe la diversité et la richesse de la culture taïwanaise, de favoriser le dialogue interculturel et la compréhension mutuelle ». Point fort de son programme de mise en valeur, Avignon Off est l’occasion de porter un coup de projecteur international sur certains artistes metteurs en scène et chorégraphes. Ainsi, comme chaque mois de juillet depuis plusieurs années, le Centre culturel de Taïwan à Paris revient, pour cette édition 2015, au Théâtre La Condition des soies. Il y présente quatre compagnies œuvrant à la croisée du théâtre, de la danse, de l’opéra et de la performance : la Compagnie 8213 Physical Dance Theatre avec Unlimited Soul, la Compagnie In Theatre avec Tschüss!! Bunny, la Compagnie Langasam Theatre avec Misa-Lisin et la Compagnie Riverbed Theatre avec Rêves de riz.

Entremêler tradition et modernité

Programmées l’une à la suite de l’autre (à 13h35), au sein d’une double représentation,les pièces Unlimited Soul de Chuo-Tai Sun et Tschüss!! Bunny de Yen-Cheng Liu cherchent à explorer – la première sur le mode de la danse pure, la seconde sur celui d’une danse mâtinée de théâtre – ce qui se cache derrière la quotidienneté, ce qui compose un « moi » dont l’essence est parfois trouble. Egalement sur le thème de l’identité, Misa-Lisin plonge un mythe œdipien extrême-oriental dans le monde néolibéral de notre XXIème siècle. A travers ce spectacle sur les origines (présentée à 15h40), le metteur en scène et chorégraphe Adaw Palaf Langasan souhaite encourager l’affirmation de toutes les minorités ethniques. Enfin, à 20h25, dans Rêves de riz, le metteur en scène d’origine américaine Craig Quintero associe le surréalisme performatif de sa compagnie taïwanaise à la tradition de l’opéra traditionnel chinois du Jardin des Poiriers. Une manière, à l’instar des trois autres créations, de voyager et dépasser les frontières, d’entremêler tradition et modernité.

Manuel Piolat Soleymat