« Mon père, cet arabe » ou l’histoire ouvrière à travers celle du père de Linda Chaïb.
Avec Mon père, cet arabe qu’elle crée cet été [...]
Spectacle itinérant destiné à être joué en décentralisation régionale, La Tête sous l’eau interroge la possibilité d’être heureux dans une société soumise au principe absolu de la rentabilité. Nourrie d’inserts sonores documentaires, cette fable contemporaine entrecroise accents comiques et accents graves.
Assis sur une rangée de chaises, Thomas Cuevas, Masiyata Kaba, Arron Mata et Alice Rodanet s’exercent à sourire. Ils nous font face tandis qu’un montage de paroles diffusé en voix off témoigne de la vision du bonheur de femmes et d’hommes interrogés lors de micros-trottoirs. Les quatre interprètes, étudiants de l’École Régionale d’Acteurs de Cannes et Marseille, formaient cette saison la Jeune Troupe de La Criée. Ils ont créé La Tête sous l’eau de Myriam Boudenia en 2024, dans le cadre du programme d’itinérance du centre dramatique national. Cette forme légère mise en scène par Louise Vignaud (artiste associée à La Criée et à la Comédie de Béthune) pointe du doigt les dysfonctionnements d’une époque — la nôtre — au sein de laquelle les rêves d’épanouissement se fracassent bien souvent contre les diktats du système ultralibéral.
Une société déséquilibrée
On suit ici Irène qui, après avoir accepté d’être licenciée en échange d’une médiocre indemnité, rompt avec les injonctions au travail pour se réfugier dans sa passion obsessionnelle des fonds marins. Sa fille, Delphine, cherche elle la voie de la liberté dans le militantisme. Quant à Julien — master d’océanographie en poche, mais plombé par ses déterminismes sociaux — il ne trouve ni emploi, ni logement. Il doit se résigner à devenir livreur à vélo en se lançant dans la grande aventure de l’auto-entreprenariat… Sous des airs de comédie politique un peu expéditive, La Tête sous l’eau donne lieu à quelques belles échappées de rêverie. La direction d’acteur gagnerait à être affinée. On se laisse néanmoins peu à peu convaincre par cette mise en cause des violences que notre société déséquilibrée fait peser, de diverses façons, sur la plupart d’entre nous.
Manuel Piolat Soleymat
à 12h. Relâche les mardis. Tél. : 04 90 82 20 47. Durée : 1h.
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